La Pologne adopte un projet de loi qui doit lui permettre d’interdire les importations de charbon russe. Cette nouvelle orientation du gouvernement polonais intervient en supplément de la politique de sanctions européennes contre la Russie. La guerre sévit en Ukraine depuis plus d’un mois.
La Pologne fait cavalier seule sur le charbon russe
Piotr Müller, le porte-parole du gouvernement de Pologne, explique cette décision à la presse.
Il commente : « Nous ne voulons plus que ces importations soient possibles, bien que nous réalisions qu’il existe un risque lié au fait que l’Union européenne n’a pas approuvé de telles actions à ce jour ».
En règle générale, les sanctions de l’UE doivent faire l’objet d’une approbation en amont par l’ensemble du bloc commercial. Ainsi, Bruxelles peut potentiellement décider de punir les pays agissant unilatéralement. Quoi qu’il en soit, la Pologne choisit de faire cavalier seul, cela en dépit d’éventuelles frictions avec ses partenaires européens.
Varsovie insiste en faveur d’une indépendance européenne sur l’ensemble des énergies russes
La Pologne récidive ses demandes d’inclure les combustibles fossiles dans le paquet de sanctions contre la Russie depuis le début de la guerre. Cependant, l’Union Européenne préfère encore rester prudente vis-à-vis d’une telle politique.
L’UE opte davantage pour une stratégie d’indépendance progressive aux énergies fossiles russes. L’Allemagne, par exemple, essaye de rassurer en ce sens. Berlin annonce la semaine dernière qu’elle doit cesser d’acheter du pétrole russe dès la fin de l’année. Pour le gaz, elle prévoit de couper l’approvisionnement en provenance de Russie d’ici 2024. Naturellement, de telles échéances ne satisfont pas la Pologne.
La Pologne reste elle-même extrêmement dépendante de la Russie
Pourtant, la Russie domine les importations polonaises de charbon. Elle représente environ 20 % de l’utilisation intérieure. En 2020, la Pologne importe 9,4 millions de tonnes de charbon russe. Le pays en fait principalement usage pour chauffer les ménages individuels. Enfin, le pays reste aussi extrêmement dépendant du gaz et du pétrole russe. Il importe environ 50 % du premier, et 60 % du second.