Les données compilées entre janvier et novembre 2025 révèlent une progression marquée des spreads de rentabilité des centrales thermiques opérant dans le marché de l’électricité de la PJM Interconnection, la plus grande plateforme de gros aux États-Unis. Les spreads appelés « spark spread » pour le gaz naturel et « dark spread » pour le charbon sont deux indicateurs financiers utilisés pour estimer la rentabilité nette de production après prise en compte des coûts de carburant.
Les centrales à charbon réduisent l’écart avec le gaz
En 2023, les centrales au charbon affichaient une rentabilité négative avec un dark spread moyen de -$14 par mégawattheure (MWh) sur les onze premiers mois de l’année. En 2025, cette marge est remontée à environ $21/MWh, soit une amélioration de près de 250 % par rapport à la même période de 2024. Cette dynamique a été observée malgré une hausse de 5 % du prix moyen du charbon sur la période.
Le spark spread des centrales à gaz naturel a également progressé, passant d’un niveau moyen de $21/MWh en 2023 à $28/MWh sur les onze premiers mois de 2025. Toutefois, la croissance du dark spread du charbon surpasse celle du gaz, réduisant l’écart entre les deux technologies. Cette évolution modifie l’équilibre concurrentiel sur le marché.
Le rôle déterminant des prix de gros de l’électricité
L’amélioration des deux indicateurs est attribuée à la hausse des prix moyens journaliers de gros de l’électricité entre janvier et novembre 2025, comparé à l’année précédente. Ces niveaux de prix plus élevés augmentent mécaniquement les marges pour les producteurs thermiques, en particulier ceux ayant des contrats d’approvisionnement en combustible stables.
PJM Interconnection, qui couvre une large portion de la côte Est des États-Unis, représente un baromètre stratégique pour la compétitivité des différentes filières de production. Dans ce contexte, le resserrement des spreads pourrait inciter à un réexamen des priorités d’exploitation dans les portefeuilles de production, en particulier pour les actifs charbonnés traditionnellement mis en retrait.
Un signal de marché surveillé de près
Le spark spread est calculé sur la base d’un taux de conversion énergétique de 7 000 British thermal units par kilowattheure (Btu/kWh) pour le gaz, contre 10 500 Btu/kWh pour le charbon dans le cas du dark spread. Ces paramètres permettent de normaliser les comparaisons de rentabilité brute entre technologies, en isolant l’effet des coûts de carburant.
Entre janvier et novembre 2025, le spark spread moyen s’est établi à $28/MWh, contre $21/MWh pour le dark spread. Cette réduction de l’écart met en évidence une remontée de la compétitivité des unités à charbon, dans un contexte de prix de l’électricité plus élevés sur l’ensemble du marché.