Sanctions Russie : inquiétudes sur l’approvisionnement gazier

Les sanctions à l'égard de la Russie mettent à mal la sécurité de l'approvisionnement énergétique mondial

Partager:

Abonnez-vous pour un accès illimité à toute l'actualité du secteur de l'énergie.

Plus de 150 articles et analyses multisectorielles chaque semaine.

À moins de 3/semaine*

*Engagement annuel

En octobre 2021, le rapport du ministère allemand de l’économie sur la sécurité de l’approvisionnement s’annonce prometteur.  Il est indiqué que Nord Stream 2 n’affecterait pas la sécurité de l’approvisionnement en Allemagne.

Suite aux derniers rebondissements de la crise ukrainienne, M. Habeck, ministre allemand de l’économie, déclare le 22 février 2022 :

« La géopolitique a modifié cette évaluation à mon avis ».

C’est pourquoi l’Allemagne décide de retirer l’examen de la sécurité de l’approvisionnement, condition préalable à la certification du projet Nord Stream 2. Or, tant que la procédure n’est pas achevée, les 55 milliards de mètres cubes censés transiter de la Mer Baltique jusqu’en Russie ne pourront être ouverts.

La prise de position américaine : quelle peine payer ?

De leur côté, les Américains souhaitent imposer une « première tranche » de sanctions à l’égard de la Russie. Cette dernière consiste à sanctionner la dette souveraine russe, les banques, ainsi que plusieurs navires commerciaux, dont deux pétroliers russes.

Le président américain Joe Biden, suite aux déclarations de son homologue russe, déclare :

« Si la Russie va plus loin dans cette invasion, nous sommes prêts à aller plus loin dans les sanctions ».

Face à de telles sanctions de la part de la communauté internationale, et notamment américaine et européenne, il semble très probable que la Russie riposte en faisant usage de son « arme énergétique ». Cela implique donc de lourdes répercussions sur le prix du marché énergétique, d’autant plus que la Russie, selon les informations d’US Energy Information Administration, est le troisième fournisseur de pétrole des États-Unis.

Quelles  Sanctions en Russie et quelles conséquences pour l’approvisionnement en Europe ?  

Forts de leur transition énergétique, les 27 pays de l’Union Européenne prévoient une augmentation de leurs besoins énergétiques dans les années à venir. Malgré les critiques, le projet Nord Stream 2 représente une composante importante afin de garantir la sécurité énergétique du continent européen.

Grandement dépendante du gaz russe, l’Union Européenne affiche ses inquiétudes concernant l’approvisionnement énergétique. Selon Kevin Book, une modeste réduction des exportations énergétiques russes pourrait accélérer la hausse des coûts de l’énergie et contribuer à l’inflation.

Marché énergétique : une hausse des prix ?

Les prix du brut ont continué à augmenter ce 22 février 2022. En cause, le gel du processus d’approbation de Nord Stream 2 ainsi que les différentes mesures à l’égard de la Russie.

On peut donc s’attendre à une hausse des prix ainsi qu’à une réduction drastique des flux de gaz russes à destination de l’Europe suite à cette décision.

James Huckstepp, analyste directeur de Platts Analytics, déclare :

« Cela entraînera une augmentation des prévisions de Platts Analytics concernant les prix mondiaux du gaz et du GNL au cours des deux prochaines années, avec des répercussions sur l’ensemble du complexe des matières premières, y compris l’électricité, le charbon et le pétrole ».

La menace russe : « l’arme énergétique » :

La Russie semble confirmer les inquiétudes européennes, suite notamment à la déclaration du chef adjoint du Conseil de sécurité de la Russie, Dmitri Medvedev :

« Le chancelier allemand Olaf Scholz a donné l’ordre d’arrêter la certification du gazoduc Nord Stream 2. Eh bien. Bienvenue dans un nouveau monde où les Européens paieront bientôt 2 000 euros pour mille mètres cubes de gaz ! ».

La question de l’approvisionnement énergétique de l’Europe reste donc en suspens. Elle sera fortement corrélée aux prochaines prises de paroles du président Vladimir Poutine.

Suite aux récentes évolutions, l’Union Européenne semble privilégier des pistes alternatives en matière d’approvisionnement, dont notamment un rapprochement controversé avec le Qatar.

Un rapprochement européen avec le Qatar ?

Le soutien Qatari à l’Union Européenne :

Suite au sommet du GECF le 22 février 2022, rassemblant les pays exportateurs de gaz, plusieurs acheteurs européens ont demandé des quantités de GNL Qatari supplémentaires.

La crise Ukrainienne et les différentes peines n’ont pas été abordées lors du sommet. Mais le rapprochement européen avec le Qatar apparaît comme une conséquence directe des inquiétudes qui pèsent sur la sécurité énergétique mondiale.

Le ministre de l’énergie du Qatar, Saad Sherida al-Kaabi, déclare :

« Les acheteurs européens sont venus nous voir pour demander des volumes supplémentaires. Ce que nous avons dit, c’est que nous vous soutiendrions avec des volumes supplémentaires s’ils sont disponibles. La majorité de notre volume est déjà liée à des contrats à long terme ».

Une situation complexe : le Qatar, un allié fiable ?

Le Qatar témoigne donc de son soutien à l’égard de la communauté européenne. Il se veut comme un allié alternatif au géant russe, qui ne représente pas moins d’un tiers de la demande européenne de gaz ces dernières années.

Selon le ministre Qatari, il est impossible de remplacer un tel volume aussi rapidement.

Comme le souligne Mr al-Kaabi, la situation actuelle est complexe, en déclarant :

« Avec le marché serré qui existe (…) il va y avoir une pénurie et une flambée des prix ».

En conclusion, la crise Ukrainienne a donc suscité de nombreuses inquiétudes suite aux sanctions en Russie. Une éventuelle interruption de l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe serait possible.

 

La Russie fait adopter ses normes pétro-gazières par l’Afrique et le Moyen-Orient

Environ 80 normes techniques russes pour le pétrole et le gaz ont été validées à l’international, notamment par les Émirats arabes unis, l’Algérie et Oman, selon l’Institut des initiatives technologiques pétrolières.

Irak et Syrie relancent le pipeline Kirkuk-Baniyas pour contourner les routes traditionnelles

Bagdad et Damas intensifient leurs discussions pour réactiver l'oléoduc de 850 km fermé depuis 2003, offrant une alternative méditerranéenne face aux tensions régionales et aux blocages d'exportation.

L’Arménie et l’Azerbaïdjan signent l’accord du corridor TRIPP sous l’égide américaine

Les deux pays mettent fin à 37 ans de conflit avec un corridor de 43 kilomètres sous contrôle américain pour 99 ans. L'infrastructure acheminera 50 millions de tonnes de marchandises annuellement d'ici 2030.
en_1140100832540-2

L’AIEA dépêche un émissaire à Téhéran pour négocier un nouveau cadre nucléaire

Un haut responsable de l'agence onusienne entame lundi des discussions techniques avec l'Iran, première rencontre depuis les frappes de juin sur les sites nucléaires iraniens.

L’Indonésie finalise un accord de libre-échange avec l’Union économique eurasiatique pour décembre

Un accord de libre-échange entre l’Indonésie et l’Union économique eurasiatique sera signé en décembre, visant une réduction des droits de douane sur 3 milliards USD d’échanges et la croissance du commerce bilatéral dans les prochaines années.

L’Inde envoie son principal conseiller à Moscou face à la pression américaine sur le pétrole

La visite du conseiller à la sécurité nationale indien à Moscou intervient alors que les États-Unis menacent d’augmenter les droits de douane sur New Delhi, en raison des achats soutenus de pétrole russe par l’Inde.
en_114060840540

L’UE suspend 93 milliards d’euros de tarifs douaniers contre Washington

Bruxelles gèle ses mesures de rétorsion pour six mois alors que l'accord du 27 juillet impose 15% de droits sur les exportations européennes.

Iran et Irak peinent à finaliser leur accord gazier malgré des négociations avancées

Les discussions entre Téhéran et Bagdad sur les volumes d'exportation et une dette de 11 milliards de dollars révèlent les complexités d'une dépendance énergétique sous sanctions américaines.

L’Inde navigue entre sanctions américaines et dépendance au pétrole russe

Face aux menaces de sanctions secondaires américaines, les raffineurs indiens ralentissent leurs achats de brut russe tout en explorant des alternatives coûteuses, révélant les défis complexes de la sécurité énergétique.
en_114050833540

Le conflit commercial entre les États-Unis et le Brésil ouvre un boulevard à la Chine et à l’Europe

Les tarifs de 50% poussent Brasília vers une intégration commerciale accélérée avec Pékin et Bruxelles, redessinant les équilibres économiques régionaux.

Trump frappe le Brésil avec 50% de tarifs mais épargne le pétrole et le fer

Washington impose des droits douaniers massifs invoquant la persécution de Bolsonaro tout en exemptant les secteurs stratégiques pour l'industrie américaine.

L’Ultimatum tarifaire américain pousse l’Inde vers nouvelles alliances commerciales asiatiques

Les sanctions du 1er août accélèrent la reconfiguration des flux commerciaux indo-pacifiques avec Vietnam, Bangladesh et Indonésie comme principaux bénéficiaires.
en_1140320745540

Trump impose 25% plus des pénalités mystères sur l’Inde dès août

Washington déclenche une structure tarifaire inédite combinant 25% de droits fixes et une sanction additionnelle non spécifiée liée aux achats énergétiques et militaires russes.

Le Qatar menace de couper le gaz à l’Europe face aux exigences climatiques

Le Qatar rejette les obligations de transition climatique de l'UE et brandit la menace d'une réorientation de ses exportations de GNL vers l'Asie, créant un dilemme énergétique majeur.

L’Ouganda ouvre une mission à Vienne pour renforcer ses partenariats nucléaires

L’Ouganda mise sur une présence diplomatique à Vienne afin de faciliter la coopération technique et commerciale avec l’Agence internationale de l’énergie atomique pour soutenir ses ambitions dans le nucléaire civil.
en_114030072049540

L’Arabie saoudite et la Syrie lancent un accord stratégique pour la coopération énergétique régionale

Les gouvernements d’Arabie saoudite et de Syrie concluent un partenariat inédit englobant pétrole, gaz, interconnexion électrique et énergies renouvelables, afin de dynamiser leurs échanges et investissements dans le secteur énergétique.

L’accord énergétique UE-États-Unis face aux réalités du marché mondial

L'engagement européen d'acheter 250 milliards de dollars d'énergie américaine par an soulève des questions sur sa faisabilité technique et économique face aux capacités d'export limitées.

L’Union européenne et les États-Unis concluent un accord tarifaire de 15% sur les échanges

Un accord majeur sur les droits de douane, scellé en Écosse, prévoit l’application d’un tarif de 15% sur la majorité des exportations européennes vers les États-Unis, accompagné de vastes engagements d’achats énergétiques et d’investissements croisés entre les deux puissances.
en_114028072045540-2

Le Qatar menace de détourner ses exportations de gaz vers l’Asie face aux règles européennes

Le Qatar a prévenu qu’il pourrait cesser ses livraisons de gaz naturel liquéfié à l’Union européenne en réaction à la nouvelle directive européenne sur la diligence raisonnable et la transition climatique.

Tensions commerciales : les minéraux stratégiques du Brésil au centre des négociations avec les États-Unis

Le secteur minier brésilien attire l’attention des États-Unis alors que des discussions diplomatiques et des mesures tarifaires menacent de bouleverser l’équilibre du commerce des minéraux stratégiques.

Poursuivez votre lecture en choisissant l’une des options

Compte gratuit

Accès membres

Consent Preferences