Le Premier ministre hongrois Viktor Orban rencontrera la semaine prochaine à Washington l’ancien président américain Donald Trump afin d’aborder les conséquences des sanctions américaines sur les exportations russes de pétrole. La visite intervient alors que les États-Unis ont récemment imposé des restrictions à Rosneft et Lukoil, deux des principaux producteurs russes d’hydrocarbures, accentuant les pressions sur les pays européens encore liés aux flux énergétiques russes.
La Hongrie, qui dépend largement des importations de pétrole et de gaz de Russie, s’inquiète des effets de ces mesures sur ses réserves énergétiques. Viktor Orban a déclaré vouloir discuter d’un système énergétique durable pour son pays, soulignant que l’arrêt des livraisons russes pourrait provoquer une flambée des prix et des ruptures d’approvisionnement. Il a annoncé son déplacement à Washington en marge d’une visite officielle à Rome.
La guerre en Ukraine continue de redessiner les équilibres énergétiques
Les nouvelles sanctions interviennent dans le cadre du conflit armé en Ukraine, déclenché par l’invasion russe en février 2022. Le 19e paquet de sanctions européennes vise également le secteur pétrolier russe, bien que la Hongrie bénéficie toujours d’exemptions sur les importations via les oléoducs. Le Premier ministre hongrois a souvent critiqué ces mesures européennes, jugeant qu’elles fragilisent les économies nationales sans faire reculer Moscou.
Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto a déclaré que Budapest évalue actuellement les implications légales et physiques des sanctions américaines, en particulier leur impact potentiel sur les flux énergétiques existants. Il a confirmé qu’un échange direct avec Donald Trump permettrait d’aborder ces préoccupations de manière bilatérale.
Budapest rejette la stratégie américaine de désengagement énergétique
L’ambassadeur des États-Unis auprès de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Matthew Whitaker, a récemment affirmé que les pays européens encore dépendants de l’énergie russe devaient élaborer un plan de désengagement rapide. La déclaration, perçue comme une pression directe, a renforcé la volonté de la Hongrie de défendre ses intérêts énergétiques en dehors du cadre multilatéral.
Viktor Orban, qui se présente comme un allié de Donald Trump et entretient des relations ouvertes avec le président russe Vladimir Poutine, a évoqué la possibilité de solutions alternatives pour garantir la continuité des approvisionnements. Il a également déclaré envisager des mécanismes de contournement si les sanctions venaient à compromettre la stabilité énergétique de son pays.
Les flux pétroliers en Europe centrale menacés par les restrictions
Les sanctions contre Rosneft et Lukoil pourraient entraîner des perturbations logistiques importantes, y compris pour les livraisons transitant par des corridors encore autorisés. Pour la Hongrie, qui dépend du pipeline Druzhba pour ses importations, toute limitation de capacité ou entrave technique poserait un risque immédiat sur la sécurité d’approvisionnement.
Le gouvernement hongrois multiplie actuellement les contacts diplomatiques afin de s’assurer que les nouvelles mesures ne remettent pas en cause les conditions particulières accordées à Budapest par l’Union européenne. Selon les autorités hongroises, la réunion avec Donald Trump représente une tentative stratégique pour obtenir des garanties à court terme, tout en évitant une rupture brutale avec ses fournisseurs traditionnels.