Le think tank londonien Carbon Tracker souligne que le plan britannique de capture, d’utilisation et de stockage du carbone (CCUS) est confronté à des défis majeurs. Selon le rapport publié le 13 mars, les coûts de déploiement de cette stratégie ont plus que doublé depuis 2020. Cette augmentation significative, attribuée en partie à l’inflation, remet en question la viabilité économique du programme.
Analyse des coûts
Le gouvernement britannique avait initialement fixé des objectifs ambitieux, visant à capturer entre 20 et 30 millions de tonnes de CO2 par an. De plus, le Royaume-Uni a consacré 22 millions£ de plus pour les énergies renouvelables. Cependant, Carbon Tracker estime que la demande réelle pour cette technologie pourrait être inférieure aux prévisions initiales. L’augmentation des coûts, conjuguée à une demande potentielle plus faible, soulève des préoccupations quant à la rentabilité du programme. Semble-t-il que, malgré les 1 milliards£ destiné à l’industrie au Royaume-Uni pour atteindre la neutralité carbone, il reste encore du chemin à faire.
De plus, le rapport met en lumière les défis techniques associés à certaines applications de la technologie CCUS. Par exemple, dans le secteur de l’acier, Carbon Tracker recommande d’abandonner les plans de captage de carbone, arguant que les producteurs se tournent déjà vers des technologies alternatives telles que les fours électriques à arc. Cette transition vers des méthodes de production plus durables pourrait réduire la nécessité de recourir au CCUS dans certains secteurs industriels.
Perspectives et Réactions
Face à ces critiques, le gouvernement britannique défend son programme de CCUS comme une composante essentielle de sa stratégie climatique. Il souligne notamment le rôle crucial de la capture de carbone dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, conformément aux objectifs de neutralité carbone.
Cependant, les commentaires de Carbon Tracker soulignent la nécessité pour le gouvernement de revoir sa stratégie et de concentrer ses ressources sur des applications à plus forte valeur ajoutée, telles que le ciment et l’hydrogène. Cette réorientation stratégique permettrait d’optimiser l’efficacité des investissements dans la réduction des émissions tout en garantissant la compétitivité économique à long terme.
Dans sa réponse aux critiques, un porte-parole du ministère britannique de la Sécurité énergétique et de la Neutralité carbone a souligné l’importance du CCUS pour assurer la sécurité énergétique du pays. Il a également souligné le rôle essentiel de cette technologie dans la transformation des secteurs tels que l’acier, le ciment et les produits chimiques.
La critique du plan britannique de CCUS met en lumière les défis auxquels est confrontée la transition vers une économie bas carbone. Alors que le Royaume-Uni s’efforce de réduire ses émissions, il est impératif de trouver un équilibre entre les impératifs climatiques et les réalités économiques. La révision et l’adaptation des stratégies de CCUS sont donc primordiales.