La France a lancé la phase finale de consultation publique de sa troisième Stratégie nationale bas-carbone (SNBC 3), document central de sa planification environnementale à long terme. Ce texte précise la feuille de route du pays pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, en conformité avec les engagements européens adoptés récemment. Sa publication officielle est attendue au premier trimestre 2026, après intégration des contributions des parties prenantes.
Une trajectoire chiffrée jusqu’à 2050
La SNBC 3 prévoit une réduction de moitié des émissions territoriales de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990. La stratégie fixe également la sortie de la production d’électricité au charbon en 2027, l’abandon progressif du pétrole d’ici 2045 et du gaz fossile à l’horizon 2050. L’objectif est d’assurer l’équilibre entre les émissions et les capacités d’absorption du territoire grâce aux puits de carbone naturels, tels que les forêts et les sols.
Le document vise aussi à réduire la consommation finale d’énergie par la sobriété et l’efficacité énergétique dans tous les secteurs, tout en assurant la disponibilité d’énergies décarbonées, notamment via l’électricité et la biomasse. La stratégie affirme la nécessité d’une souveraineté énergétique, dans un contexte de réorganisation industrielle à l’échelle nationale.
Des leviers industriels et territoriaux
La stratégie présente la transition énergétique comme un levier de compétitivité industrielle, en appelant à l’alignement des filières économiques sur les trajectoires de décarbonation. Elle entend également intégrer pour la première fois l’empreinte carbone importée, en favorisant des chaînes d’approvisionnement alignées avec les normes européennes.
L’élaboration du projet a mobilisé pendant trois ans l’ensemble des ministères concernés, les filières industrielles, les collectivités locales et des experts scientifiques. Il repose sur des hypothèses d’évolution réalistes des usages, telles que l’électrification des mobilités et la réduction du gaspillage énergétique.
Un cadre structurant pour les politiques publiques
Le gouvernement positionne la SNBC 3 comme un guide stratégique à destination des acteurs économiques et des collectivités, visant à leur fournir une visibilité sur les investissements nécessaires à la transformation énergétique. Les secteurs des pompes à chaleur, des batteries, du ferroviaire et des matériaux bas-carbone sont identifiés comme prioritaires dans cette réorientation.
La stratégie insiste sur la déclinaison territoriale des mesures pour adapter les leviers à chaque contexte local. Elle s’appuie sur les caractéristiques structurelles françaises, telles qu’un mix électrique largement décarboné, pour appuyer sa mise en œuvre progressive.
Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, a déclaré : «Le lancement de cette ultime consultation du projet de SNBC 3, dix ans après l’Accord de Paris, symbolise la continuité de l’engagement climatique de la France. Cette stratégie dessine l’avenir d’une France décarbonée et souveraine.»