Le Royaume-Uni devra s’acquitter des droits d’émission imposés par le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne, en l’absence d’un lien effectif entre les marchés du carbone des deux juridictions. Cette décision élimine l’espoir d’une exemption temporaire que le gouvernement britannique cherchait à obtenir pendant les négociations en cours.
La Commission européenne a indiqué que seule une interconnexion formelle entre les systèmes d’échange de quotas d’émission permettra d’envisager une dérogation au mécanisme, qui commence à s’appliquer dès janvier pour les importations de produits à forte intensité carbone comme l’acier et le ciment. Le processus de liaison entre les marchés pourrait toutefois nécessiter plus d’un an, selon les estimations des responsables européens.
Un surcoût annuel estimé à 800 millions de livres
Le gouvernement britannique a déclaré que l’application des nouvelles règles européennes représenterait une charge de 800 millions de livres sterling par an ($1.01bn) pour l’industrie nationale. Cette estimation souligne la pression croissante sur les exportateurs confrontés à des exigences climatiques divergentes entre les deux marchés depuis le Brexit.
Wopke Hoekstra, commissaire européen chargé de l’action climatique, a confirmé que Bruxelles ne prévoit aucune dérogation dans l’immédiat. Il a précisé qu’« une exemption pourrait être envisagée une fois que l’interconnexion des marchés du carbone sera pleinement réalisée ».
Entrée en vigueur progressive du mécanisme européen
À partir de janvier, le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne, connu sous l’acronyme CBAM (Carbon Border Adjustment Mechanism), commencera à comptabiliser les émissions liées aux importations de certains produits. Les entreprises devront cependant attendre septembre 2027 pour acheter les certificats CBAM correspondant à leurs émissions de l’année 2026, avant de les soumettre à l’Union européenne.
Aucune réponse n’a été communiquée par le Cabinet Office britannique concernant la position du gouvernement face à cette décision. Le commissaire Hoekstra a néanmoins reconnu que le Royaume-Uni aurait « préféré un autre scénario », tout en affirmant que les deux parties travaillent activement à une solution technique pour relier les marchés du carbone à terme.