Air France-KLM consolide son engagement dans la réduction de ses émissions de CO2 en signant un accord avec TotalEnergies pour l’approvisionnement en carburant d’aviation durable (SAF) à hauteur de 1,5 million de tonnes sur une période de dix ans. Cet accord stratégique s’inscrit dans une démarche plus large visant à intégrer davantage de biocarburants dans le secteur aérien, conformément aux directives européennes en matière de réduction des émissions. Ce type de carburant est issu de déchets et de résidus de l’économie circulaire, permettant une réduction significative des émissions de CO2 par rapport aux carburants traditionnels.
Depuis plusieurs années, Air France-KLM met en place des mesures pour diminuer son empreinte carbone. Cette collaboration avec TotalEnergies, qui a débuté en 2014, représente une nouvelle étape importante dans cette démarche. L’objectif est clair : atteindre une incorporation d’au moins 10 % de SAF dans l’ensemble des vols du groupe d’ici 2030, en parallèle du renouvellement de la flotte et de l’adoption de mesures opérationnelles comme l’éco-pilotage.
Une production européenne de carburant durable en expansion
La production de SAF en Europe est encore limitée, mais elle se développe rapidement. TotalEnergies joue un rôle central dans cette expansion avec des investissements conséquents dans ses raffineries et bioraffineries en France et en Europe. À Grandpuits, le groupe a transformé son site en plateforme zéro pétrole avec un investissement de 400 millions d’euros, principalement dédié à la production de biocarburants. À partir de 2025, cette installation produira 210 000 tonnes de SAF par an, renforçant la capacité de production européenne de carburants durables.
D’autres sites, comme la raffinerie de Gonfreville en Normandie, viennent également soutenir cette dynamique. En 2025, TotalEnergies prévoit d’y produire jusqu’à 160 000 tonnes de SAF chaque année. Ces développements s’inscrivent dans une stratégie de diversification de la production de biocarburants, permettant de répondre à une demande croissante dans le secteur aérien tout en respectant les objectifs européens de réduction des émissions.
Une régulation en pleine évolution pour soutenir la transition
L’industrie aérienne européenne doit répondre à des obligations croissantes en matière de décarbonation. Les règlements, comme ceux imposant une augmentation progressive de la part des carburants durables dans les vols, incitent les compagnies à adapter rapidement leurs approvisionnements. Le mandat français d’incorporation de SAF impose aux compagnies de voler avec un pourcentage minimal de carburants durables, une mesure qui sera renforcée au cours de la décennie. Air France-KLM s’appuie sur cette réglementation pour accélérer l’intégration des biocarburants dans ses opérations quotidiennes, tout en cherchant à dépasser les exigences légales.
TotalEnergies, de son côté, s’efforce de soutenir ces initiatives en produisant des carburants répondant aux normes de durabilité les plus strictes, certifiées par des organismes comme RSB et ISCC. L’objectif est de garantir que le SAF utilisé par Air France-KLM n’entre pas en concurrence avec les chaînes alimentaires, respectant ainsi des critères rigoureux en matière de durabilité.
Défis et perspectives pour l’aviation durable
L’augmentation de la production de carburants durables en Europe reste un défi. Malgré les investissements massifs dans les infrastructures de production, la demande pour ce type de carburant dépasse largement l’offre actuelle. Le développement de nouvelles capacités de production, comme celles prévues à Grandpuits et Gonfreville, sera essentiel pour répondre aux besoins croissants du secteur. En parallèle, les compagnies aériennes doivent faire face à des coûts plus élevés liés à l’utilisation du SAF, un facteur qui pourrait avoir des répercussions sur le prix des billets si aucune solution de subvention ou de soutien économique n’est mise en place par les gouvernements européens.
Cependant, les perspectives restent encourageantes. Avec l’augmentation progressive de la production et l’adoption de nouvelles technologies, les coûts de production devraient diminuer au fil du temps, rendant le SAF plus accessible à l’ensemble du secteur. Air France-KLM, avec son engagement à long terme et ses partenariats stratégiques avec des acteurs comme TotalEnergies, semble bien positionné pour relever ces défis et jouer un rôle clé dans la transition énergétique du transport aérien en Europe.