Voltalia a entamé les travaux préparatoires de son projet de centrale hybride à Sainte-Anne, dans l’ouest de la Guyane française. Cette infrastructure associe une capacité photovoltaïque de 43 mégawatts, un système de stockage lithium-ion de 135 mégawattheures et des groupes électrogènes fonctionnant au biofioul pour un usage d’appoint en cas d’urgence. Le chantier, dont la mise en service est prévue en 2028, s’inscrit dans le cadre du Programme Pluriannuel de l’Énergie (PPE) de la région.
Une réponse au déséquilibre du réseau local
La centrale produira environ 50 gigawattheures d’électricité par an, soit l’équivalent de la consommation de 50 000 personnes en Guyane française. Cette capacité vise à répondre aux besoins énergétiques croissants de la zone de Saint-Laurent-du-Maroni, dont la population augmente rapidement. La localisation du site, à proximité immédiate du poste source EDF de Carrefour Margot, permet une intégration directe au réseau local, souvent soumis à des tensions d’approvisionnement.
Le système de stockage, d’une puissance délivrée de 34 mégawatts, est conçu pour lisser la production intermittente de l’énergie solaire et garantir une alimentation continue. Les générateurs alimentés par du biofioul de type HVO1 ne seront activés qu’en cas de déséquilibre critique du réseau, renforçant la sécurité d’approvisionnement dans cette région isolée du continent.
Un chantier prévu sur trois ans
Le projet représente une infrastructure énergétique stratégique pour le territoire, marqué par une forte dépendance aux importations d’hydrocarbures et des coûts de production élevés. Les travaux de préparation du terrain ont débuté à la fin du mois de juillet et devraient se poursuivre jusqu’à la mise en service prévue en 2028. L’objectif est d’assurer une montée en charge progressive des installations sans interruption de service.
Voltalia prévoit de piloter l’ensemble du développement, de la construction à l’exploitation. L’entreprise renforce ainsi sa présence en Guyane française, où elle développe déjà plusieurs projets alignés sur les objectifs de réduction de la dépendance énergétique fixés par l’État. La centrale de Sainte-Anne est conçue pour fonctionner de manière autonome, sans recours au réseau interconnecté national, ce qui en fait une référence technique dans un contexte insulaire et tropical.
Une infrastructure adaptée aux contraintes locales
L’environnement géographique et climatique du site a imposé des contraintes spécifiques en matière de conception. La centrale a été pensée pour résister aux fortes précipitations et aux températures élevées, tout en minimisant l’empreinte au sol grâce à l’usage de solutions techniques modulaires. Le site pourra évoluer en fonction des futurs besoins, avec des extensions possibles sur les capacités de stockage ou la production.
La combinaison de trois sources – solaire, batteries, biofioul – répond à une logique d’optimisation opérationnelle dans une région où les réseaux isolés constituent un défi constant. Le recours aux batteries permet de décaler la production solaire en soirée, période de forte demande, tandis que les groupes de secours garantissent une continuité de service en toute circonstance.