L’implantation d’un bâtiment de 10.000 m2 était prévue au départ au coeur du campus de Polytechnique, avec 400 personnes attendues pour travailler sur la « décarbonation des énergies ».
Polytehnique conteste l’installation de TotalEnergies au coeur du campus
Ce projet avait été contesté par une partie des élèves et des professeurs de la prestigieuse école, qui avaient manifesté en mars 2020 contre « l’ingérence du privé ».
En juin 2020, après la mobilisation d’étudiants et de professeurs, l’école d’ingénieurs avait décidé de sortir le futur centre de recherche du coeur du campus pour le prévoir juste à côté, sur le futur parc d’activités d’innovation porté par l’Établissement public d’aménagement (EPA) Paris-Saclay.
Retard dans la construction
Les travaux de construction du bâtiment au nouvel emplacement, qui devaient débuter en juillet 2021, ont été retardés.
« Les nouvelles énergies n’attendent pas. Et la transformation de TotalEnergies – qui a accéléré en 2021 – ne peut pas non plus attendre », affirme le groupe dans son communiqué.
L’École polytechnique a réagi dans un communiqué distinct, en disant prendre acte et regretter la décision prise par TotalEnergies même si celle-ci ne remet pas en cause les partenariats avec l’entreprise « ni les engagements de l’école dans le domaine de la transition énergétique ».
Maintien du partenariat scientifique
TotalEnergies renonce en effet au projet de bâtiment en propre mais maintient son partenariat scientifique avec l’Institut polytechnique de Paris et notamment avec les départements dédiés à l’énergie, à l’intelligence artificielle et à la science des données.
Le futur pôle R&D abritera 200 chercheurs et « développera des collaborations avec les laboratoires des universités et écoles, des entreprises et des start-up », précise le groupe.
La double casquette de Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies et membre du conseil d’administration de Polytechnique, lui a par ailleurs valu une enquête du parquet financier, ouverte en mai 2021, sur le projet de centre R&D.
Une plainte avait été déposée par trois ONG reprochant à M. Pouyanné d’avoir entretenu la confusion entre son mandat d’administrateur de l’école et celui de PDG du groupe pétrolier lors des débats sur l’implantation de ce centre de recherches au cœur du campus.