L’Italie souhaite sauver une raffinerie appartenant à Lukoil en Sicile, notamment en demandant à l’Union européenne une dérogation temporaire. En effet, Bruxelles envisage des sanctions à venir contre le pétrole russe.
Une demande de dérogation
En Italie, l’ISAB, raffinerie de Sicile appartenant à la société russe Lukoil est d’une grande importance pour le pays. L’usine contribue en effet à raffiner un cinquième du brut italien et emploie 1000 travailleurs. En outre, le gouvernement doit faire face à la colère de ces employés qui manifestaient la semaine passée.
Afin d’éviter les risques pour l’emploi et une perte de capacité de raffinage, l’Italie envisage une dérogation pour la raffinerie de Lukoil. Cette dérogation ne serait que temporaire d’après le ministre de l’industrie italien, Adolfo Urso. Cela permettrait toutefois au gouvernement de gagner du temps et de maintenir la raffinerie à flot.
Outre la demande de dérogation, le gouvernement italien évoque la possibilité d’un rachat de la raffinerie. Cependant les pourparlers pour la vente s’éternisent. En outre, le ministre de l’industrie italien évoque la possibilité d’un soutien direct de l’Etat à l’usine.
Un possible rachat
Adolfo Urso fait référence à l’Allemagne. En effet, Berlin plaçait sous tutelle une raffinerie de la société russe Rosneft en septembre. Toutefois, l’Italie éprouve actuellement des difficultés pour trouver des banques acceptant de financer le rachat de l’ISAB.
Les banques sont réticentes à traiter avec une entité russe, bien que Lukoil ne fasse pas l’objet de sanctions en Europe. Pour donner confiance aux banques pour ce projet de rachat, Adolfo Urso assure que la SACE, agence d’Etat, offrira des garanties. La SACE serait prête à garantir jusqu’à 90% du montant du financement.
Enfin, Urso affirme que tout acheteur potentiel devra se conformer aux conditions fixées pour protéger l’intérêt de l’Italie. Le cas contraire, le gouvernement italien pourra décider de bloquer le rachat grâce au mécanisme du « golden power ». Il permet de bloquer les rachats étrangers d’actifs que le pays considère comme stratégique.