L’ONU a salué samedi la mise en place d’un mécanisme de répartition des recettes pétrolières en Libye, objet de querelles permanentes entre rivaux dans ce pays divisé, sur fonds de menaces du camp de l’Est de bloquer les exportations d’hydrocarbures.
Pétrole Libyen : Création de la Haute Commission Financière pour la Transparence des Fonds Publics
La Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) « se félicite » de la création d’une « haute commission de surveillance financière pour résoudre les questions fondamentales de transparence dans les dépenses des fonds publics et la répartition équitable des ressources », selon un communiqué samedi.
Le Conseil présidentiel (CP), plus haute autorité de l’exécutif, a annoncé la création d’une « haute commission financière », chargée « de déterminer les volets des dépenses », selon un décret diffusé par des médias locaux.
Le Pétrole Libyen au Cœur du Chaos Politique du Pays
Dotée des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique, la Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et secouée par des divisions entre l’est et l’ouest du pays. Deux gouvernements s’y disputent le pouvoir depuis plus d’un an: l’un installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l’ONU, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, l’autre dans l’Est, soutenu par le très puissant maréchal Khalifa Haftar.
En revanche, la Compagnie nationale de pétrole (NOC) et la Banque centrale, basées à Tripoli, gèrent les recettes pétrolières du pays. Elles demeurent la principale source de revenus du pays et sont souvent au coeur des querelles entre camps rivaux. La commission, dont le président sera le président du CP Mohamed el-Manfi, se compose de 18 membres représentant notamment le gouvernement Dbeibah, la NOC, les deux chambres, la Cour des Comptes, l’Autorité de contrôle administratif, mais également l’armée du maréchal Haftar.
La Manul, qui y voit « un consensus politique » entre institutions et acteurs politiques rivaux, espère qu’une telle « approche inclusive » peut renforcer la « transparence dans la gestion des fonds publics et une répartition équitable des ressources nationales ».
Le Pétrole Libyen et la Gestion de ses Recettes
Lundi, lors d’une allocution devant des officiers de son armée à Rajma (25 km à l’est de Benghazi), Khalifa Haftar a appelé à un partage équitable des recettes pétrolières, annonçant « un délai jusqu’à fin août » pour qu’une commission s’en charge. Faute de quoi, « les forces armées seront prêtes à répondre aux instructions le moment venu », avait-il prévenu sans donner plus de précisions.
Le 24 juin, Oussama Hamad, chef de l’exécutif parallèle installé dans l’Est, région qui demeure sous contrôle de Haftar et où se situent les plus importants terminaux pétroliers, avait menacé de bloquer les exportations d’hydrocarbures, exigeant une saisie des revenus pétroliers gérés par ses rivaux dans l’Ouest.