La compagnie pétrolière et gazière Perenco est visée en France par plusieurs enquêtes préliminaires ouvertes pour corruption d’agents publics étrangers, notamment dans des pays africains où elle est implantée, a-t-on appris jeudi de sources proches de l’enquête.
Dans le cadre de ces procédures, les locaux parisiens de la compagnie franco-britannique ont été perquisitionnés par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales (Oclciff), en charge des investigations, ont ajouté ces sources, confirmant des informations de Challenges. Les sources n’ont cependant pas précisé le nombre d’enquêtes ouvertes, leurs dates d’ouverture, les pays visés et la date de la perquisition.
Sollicité par l’AFP, le parquet national financier (PNF) a refusé de commenter. « Perenco confirme qu’il a coopéré avec les autorités d’enquête en février 2022, ce que le groupe a fait avec plaisir. Perenco n’a eu aucun autre contact dans ce dossier depuis », a indiqué le groupe, joint par l’AFP, à son siège londonien. Présent dans 15 pays étrangers, avec 6.000 employés et environ 500.000 barils/jour déclarés, Perenco a compté parmi ses hauts dirigeants Jean-Michel Runacher, père de l’actuelle ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher. C’est l’unique compagnie en opération en République démocratique du Congo (RDC), où ses filiales exploitent 11 champs pétroliers sur la façade maritime de Muanda. Non cotée en Bourse et fondée par l’entrepreneur breton Hubert Perrodo, la société a fait de sa famille la 15e fortune française, selon le classement 2022 du magazine Challenges.
Début novembre, les deux ONG françaises Les Amis de la Terre et Sherpa l’ont assigné en justice pour obtenir sa condamnation pour les dégâts environnementaux de ses forages en RDC. Perenco a des activités dans trois autres pays d’Afrique, le Gabon, le Congo et le Cameroun.