Le Premier ministre japonais Fumio Kishida s’est engagé jeudi à aider le Mozambique à contrer l’insurrection jihadiste dans le nord du pays. La province de Cabo Delgado la plus au nord du Mozambique, riche en gaz, est aux prises avec une insurrection menée par des militants liés au groupe État islamique.
« Le Japon aidera financièrement le combat contre le terrorisme », a déclaré M. Kishida lors d’une conférence de presse dans la capitale Maputo, la dernière étape de sa tournée en Afrique. « La sécurité est primordiale pour les opérations des entreprises japonaises au nord du pays », a-t-il ajouté.
Le Mozambique a placé de grands espoirs sur de vastes gisements de gaz naturel – les plus importants découverts au sud du Sahara – trouvés dans la province septentrionale à majorité musulmane en 2010. Si tous les gisements sont exploités, le Mozambique pourrait devenir l’un des dix plus grands pays exportateurs de gaz au monde, selon les estimations. Mais l’insurrection de ces cinq dernières années, qui a tué plus de 4.600 personnes, a mis le doute sur le projet.
Le conglomérat japonais Mitsui détient une participation de 20% dans un projet gazier de 20 milliards de dollars (18 milliards d’euros) dirigé par le géant français TotalEnergies, qui est suspendu depuis 2021 à la suite d’une attaque djihadiste sur la ville côtière voisine de Palma. La semaine dernière, le président du Mozambique, Filipe Nyusi, a déclaré que les conditions étaient réunies pour la reprise des travaux, mais TotalEnergies ne s’est pas encore engagé à relancer le projet.
La ministre des Affaires étrangères du Mozambique, Veronica Macamo, a annoncé que le Japon fournirait à la nation africaine des équipements de navigation aérienne d’une valeur d’environ 22,5 millions de dollars (20,4 millions d’euros) et un navire de surveillance d’une valeur de 830.000 dollars (750.000 euros).
Le Japon est le plus grand importateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL), un titre qu’il partage normalement avec la Chine. Fumio Kishida a déclaré que Tokyo avait l’intention d’approfondir ses relations avec Maputo « en particulier dans le secteur de l’énergie ». Il s’est également rendu au Ghana, en Égypte et au Kenya.