Selon les données préliminaires du mois d’avril obtenues par S&P Global Commodity Insights auprès de SOMO, les exportations de pétrole brut de l’Irak ont baissé de 10 000 barils par jour (b/j), soit 0,3 %, pour s’établir à 3,413 millions b/j. Ce léger recul par rapport aux 3,423 millions b/j de mars s’inscrit dans un contexte de conformité accrue aux coupures de production mandatées par l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole).
Pressions et conformité de l’OPEP+
L’Irak a subi des pressions constantes pour réduire sa production afin de se conformer aux réductions de production de l’OPEP+. Au cours des mois de janvier, février et mars, le pays a dépassé son plafond de production de 602 000 b/j cumulés, selon le secrétariat de l’OPEP. En mars, la production s’élevait à 4,28 millions b/j, dépassant le quota de 4 millions b/j. L’Irak reste le membre le moins conforme de l’alliance OPEP+.
Stratégies de compensation
Face à ces dépassements, l’Irak, en collaboration avec le Kazakhstan, s’est engagé à « compenser » la surproduction de leurs quotas OPEP+ par près d’un million b/j depuis le début de l’année, en ajoutant des réductions de production supplémentaires de mai à décembre. Cette initiative, annoncée lors de briefings organisés par le secrétariat de l’OPEP avec des sources secondaires, dont Platts, vise à rétablir l’équilibre sur le marché pétrolier mondial.
Détails des exportations et impacts régionaux
En avril, 3,364 millions b/j ont été expédiés depuis les terminaux du sud du Golfe, légèrement en baisse par rapport aux 3,377 millions b/j de mars. Par ailleurs, les exportations à travers la Turquie via le port de Ceyhan restent suspendues depuis mars 2023, ce qui a contraint de nombreux producteurs de la région kurde du nord de l’Irak à détourner leurs ventes vers des commerçants locaux à des prix fortement réduits.
Les ajustements des exportations de pétrole de l’Irak illustrent les défis complexes de l’adhésion aux quotas de l’OPEC+ dans un contexte de tensions géopolitiques et économiques. Ces efforts sont cruciaux pour la stabilité du marché pétrolier global, mais ils exigent des sacrifices significatifs de la part des producteurs.