L’entreprise Tokyo Electric Power Company (Tepco) a confirmé avoir extrait un deuxième échantillon de débris radioactifs provenant de l’un des réacteurs endommagés de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, plus de 14 ans après l’accident nucléaire provoqué par un séisme et un tsunami. Le retrait de ces débris reste l’un des volets les plus complexes du projet de démantèlement, en raison de la forte radioactivité des matériaux présents.
Un processus expérimental à haut risque
Le gouvernement japonais a précisé que ce prélèvement avait été effectué à un emplacement différent du premier, réalisé en novembre. L’objectif est d’identifier les caractéristiques et la répartition des matières fondues, afin d’ajuster les méthodes pour les futures phases d’extraction. Le ministre des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, a déclaré que l’analyse du premier échantillon, pesant moins de 0,7 gramme, permettra de guider les opérations de démantèlement à plus grande échelle.
Selon Tepco, environ 880 tonnes de matières hautement radioactives sont toujours présentes sur le site, réparties entre les trois réacteurs ayant subi une fusion partielle en mars 2011. Cette étape s’inscrit dans un plan de démantèlement dont l’horizon s’étend sur trois à quatre décennies, nécessitant l’élaboration de technologies robotiques inédites pour manipuler les matériaux en toute sécurité.
Développements technologiques et limites actuelles
Lake Barrett, conseiller spécial du gouvernement japonais pour le projet de Fukushima, a indiqué que le retrait de ces matériaux impliquait une approche technologique innovante : « Tepco doit développer des robots que nous n’avons jamais conçus auparavant. Mais les bases sont là pour que la technologie puisse le faire », a-t-il déclaré à AFP.
En parallèle, des robots ont été déployés sur le site pour déplacer des sacs de sable utilisés pour absorber l’eau contaminée dans les sous-sols. En mars, une autre étape du processus a débuté avec ces opérations souterraines. Par ailleurs, le Japon continue de relâcher progressivement dans l’océan Pacifique une partie des eaux usées traitées stockées sur place depuis la catastrophe.
Conséquences commerciales et diplomatiques
La libération d’eaux traitées, validée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a provoqué des réactions économiques immédiates. La Chine a interdit l’importation de fruits de mer japonais, suivie par la Russie. Bien que des échantillons indépendants n’aient révélé aucune anomalie selon Pékin, les autorités chinoises ont maintenu l’interdiction, demandant de nouveaux tests avant toute levée de restriction.
Le programme de démantèlement à Fukushima reste l’un des projets industriels les plus surveillés du secteur énergétique mondial. La progression technique des opérations continue d’être observée de près par les marchés, notamment pour ses implications sur les normes internationales en matière de sûreté nucléaire.