Tokyo Electric Power Company Holdings Inc (Tepco) a informé l’Assemblée préfectorale de Niigata qu’elle envisageait le démantèlement des unités 1 et 2 de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, la plus grande du Japon avec sept réacteurs. Cette décision, encore en cours de délibération, dépendra de son impact sur la gestion globale de l’entreprise, notamment sur les conditions de redémarrage de l’unité 6, ainsi que sur l’adhésion des parties prenantes.
Des réacteurs anciens face à des contraintes économiques
Les unités 1 et 2, mises en service respectivement en février 1985 et février 1990, sont des réacteurs à eau bouillante de 1 067 MW chacun. Malgré leur robustesse avérée face aux séismes – y compris celui de Niigata-Chuetsu en 2007 et la catastrophe de mars 2011 – ces réacteurs sont à l’arrêt depuis plusieurs années. Tous les réacteurs du site sont inactifs depuis l’accident de Fukushima Daiichi en 2011, bien que la centrale de Kashiwazaki-Kariwa n’ait pas subi de dommages directs lors de cette catastrophe.
Priorité stratégique au redémarrage de l’unité 6
Tepco concentre désormais ses efforts sur le redémarrage des unités 6 et 7. Le rechargement en combustible de l’unité 6 a été achevé en juin, et son exploitation pourrait se poursuivre jusqu’en septembre 2029, à condition que les mesures de sécurité anti-terrorisme soient mises en œuvre d’ici là. L’approbation du gouvernement préfectoral de Niigata reste cependant indispensable. La remise en service des deux unités pourrait générer environ JPY100bn ($670mn) de revenus annuels supplémentaires pour l’entreprise.
Pressions locales et calendrier réglementaire
En juin 2017, le maire de Kashiwazaki avait exigé que Tepco présente un plan de démantèlement pour au moins un des cinq premiers réacteurs du site, comme condition préalable à toute reprise d’exploitation des unités 6 et 7. Deux ans plus tard, en août 2019, Tepco a soumis un rapport décrivant une politique de base pour la reprise et le démantèlement, sans préciser de calendrier. La société avait indiqué qu’elle ne pouvait garantir à ce moment-là la disponibilité de sources d’énergie non fossiles suffisantes pour répondre à la demande à long terme.
Selon les termes de ce plan, une fois le redémarrage des unités 6 et 7 effectif, la fermeture de l’un ou plusieurs des réacteurs 1 à 5 serait envisagée dans un délai de cinq ans, en fonction des capacités de production alternatives disponibles.