Selon S&P Global, les prix du gaz en Europe ont augmenté de 50% depuis le 13 juin. Ainsi, les réductions de flux russes compromettent les objectifs de remplissage des stocks de gaz aux niveaux obligatoires.
L’Allemagne cherche à mettre en place des mesures afin de préserver le gaz de cet été pour renforcer le stock d’hiver. Elle prend ainsi des mesures d’urgence face à la situation.
L’Allemagne s’inquiète pour ses stocks gaziers
Afin de garantir l’indépendance et l’alimentation en gaz de l’Allemagne cet hiver, le stockage obligatoire doit être fini avant l’hiver. Or, le contexte des restrictions européennes et russes sur l’approvisionnement en gaz rend cela difficile. Le gouvernement cherche à la fois à réduire la consommation et la demande de gaz.
Pour Robert Habeck, ministre allemand de l’énergie, « la consommation de gaz doit encore être réduite, sinon l’approvisionnement hivernal sera très serré. »
Des mesures d’urgence pour remplir les stocks gaziers
Qualifiant la situation de « sérieuse », il précise que des mesures supplémentaires devraient être prises selon l’évolution de la situation. Le ministère aurait ainsi défini trois autres mesures d’urgence en plus des sept déjà en place depuis février.
« C’est manifestement la stratégie de Poutine de nous déstabiliser, faire monter les prix et nous diviser. Nous ne laisserons pas cela se produire. » – M. Habeck.
Afin d’essayer de réduire la demande en gaz pour les industriels (très énergivore), le gouvernement souhaite mettre en place un mécanisme d’enchères. Si les industriels sont prêts à renoncer aux contrats de fourniture de gaz alors ces derniers seront compenser financièrement. Cela permet au gouvernement de racheter des volumes supplémentaires de gaz non captés par les industriels.
Un projet de loi prévoit le retour de centrales de réserve sur le marché
En ce qui concerne la production de l’électricité, le gouvernement prévoit la restitution de 10GW de capacité de réserve. Cela concerne des réserves de charbon, de lignite et de fioul, pour lesquelles il a approuvé un projet de loi. Selon le ministère, ce dernier serait en bonne voie pour être adopté par le Parlement d’ici le 8 juillet.
De plus, le gouvernement finaliserait une ordonnance visant à pénaliser la combustion de gaz dans certaines centrales électriques au gaz. Une telle mesure ne nécessite pas d’approbation parlementaire, car les ordonnances constituent une prérogative de l’exécutif.
Priorité à la sécurité énergétique
La loi sur les centrales de remplacement serait une mesure temporaire, en vigueur jusqu’au 31 mars 2024. Pour M. Habeck, la priorité immédiate de remplissage des réserves de gaz prime sur les scrupules écologiques. Il fait ici écho à l’augmentation de la consommation de lignite et de charbon.
Il déclare ainsi :
« Nous activerons la réserve de remplacement du gaz dès que la loi sera promulguée. »
La loi renonce aux dates de fermeture fixées pour les unités de charbon de 2,6GG. De plus, elle permet à certaines unités de charbon (4,3GW) et de mazout (1,6GW) de revenir sur le marché. Le ministre des énergies a d’ores et déjà exhorté les exploitants de centrales à préparer leurs unités pour leur retour.
En outre, l’usine de lignite de 1,9GW actuellement en réserve de sécurité change de schéma. Le gouvernement pourra ainsi demander son retour sur le marché en fonction de la situation de l’approvisionnement en gaz.