Le géant pétrolier et gazier britannique Shell annonce une baisse de son bénéfice net de 8% au premier semestre 2024, s’établissant à 10,9 milliards de dollars. Cette diminution s’explique par des charges d’amortissement significatives et des marges réduites dans le raffinage, la production et la vente d’hydrocarbures. Le chiffre d’affaires du groupe diminue de 9%, atteignant 149,8 milliards de dollars.
Les amortissements et ajustements comptables, notamment ceux liés aux contrats de dérivés, ont grevé les résultats à hauteur de 3,3 milliards de dollars, dépassant les éléments exceptionnels du premier semestre 2023. Malgré cette pression sur les marges, Shell a réussi à réduire ses dépenses opérationnelles et à augmenter ses volumes de production, contribuant ainsi à atténuer l’impact global.
Dépréciations et suspension de projets
En juillet, Shell prévoyait des dépréciations pouvant atteindre 2 milliards de dollars au deuxième trimestre, en raison de la suspension de la construction d’un projet majeur de biocarburants aux Pays-Bas. Au premier trimestre, Shell avait déjà enregistré une baisse notable de son bénéfice, conséquence de la diminution des recettes d’exploration et de production, après des sommets atteints en 2023 avec la hausse des prix des hydrocarbures liée à la guerre en Ukraine.
Les difficultés rencontrées par Shell s’inscrivent dans une tendance plus large du secteur énergétique. BP, autre major britannique, annonce également une chute de 79% de son bénéfice au premier semestre, affectée par des dépréciations d’actifs et des marges de raffinage en déclin. Malgré cela, les résultats de Shell ont surpassé les attentes du marché.
Stratégies financières et perspectives d’avenir
Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown, observe que malgré des résultats faibles, ceux-ci ont dépassé les prévisions. Les marges plus faibles et une légère baisse de la production due à des opérations de maintenance ont été compensées par une amélioration de la trésorerie. Cette situation a permis à Shell de lancer un programme de rachat d’actions de 3,5 milliards de dollars. Cependant, l’absence d’annonces sur de nouveaux investissements dans les énergies renouvelables pourrait décevoir les investisseurs soucieux de l’avenir à long terme de Shell.
La suspension du projet de biocarburants aux Pays-Bas entraîne une charge de dépréciation de 2 milliards de dollars. Cependant, les efforts de Shell pour la capture de carbone à sa raffinerie de Scotford au Canada pourraient apaiser certaines préoccupations environnementales. Wael Sawan, directeur général, semble se concentrer sur l’amélioration des rendements financiers tout en laissant la porte ouverte à des investissements dans des projets de transition énergétique jugés financièrement viables.
Le contexte de la transition énergétique reste crucial, et la capacité de Shell à naviguer entre la gestion des actifs traditionnels et l’investissement dans des technologies plus propres sera déterminante pour son avenir dans un secteur en pleine mutation.