Des chercheurs de l’Université du Texas travaillent à la réalisation d’une carte géologique de l’État destinée à localiser les formations d’hydrogène susceptibles d’être exploitées à grande échelle, selon les discussions tenues lors d’une conférence sur l’hydrogène organisée à Austin. Ce projet, porté par le Bureau of Economic Geology (BEG) de l’Université, entre dans sa deuxième année de développement.
Un marché naissant encore en phase d’évaluation
Le professeur d’ingénierie Saad Saleh, également consultant en recherche au sein du BEG, a déclaré que cette cartographie visait à identifier non seulement les gisements d’hydrogène géologique naturel, mais aussi les zones où il serait possible de stimuler artificiellement sa libération à l’aide de catalyseurs. La production d’hydrogène naturel demeure limitée au niveau mondial, avec un seul puits actif au Mali produisant des quantités viables.
Martin Terrell, responsable des composants souterrains de la division Low Carbon Solutions chez ExxonMobil, a indiqué que le potentiel économique de ce type de production pourrait être significatif, à condition d’atteindre une échelle industrielle. Il estime que des réservoirs capables de produire 100 000 tonnes par an pourraient permettre de ramener le coût à environ $1 ou $1.50 le kilogramme. Cela correspondrait à la taille d’un gisement moyen de gaz naturel, une comparaison qui souligne l’importance des volumes nécessaires pour assurer la rentabilité.
Des conditions géologiques favorables en zones ciblées
Selon Saleh, certaines zones du Texas occidental présenteraient déjà des caractéristiques propices à la libération stimulée d’hydrogène, notamment en raison de la température, de la nature des roches et de la profondeur modérée des formations. Une équipe est actuellement sur le terrain pour collecter des échantillons de sol et mesurer les concentrations en hydrogène, mais les résultats restent préliminaires.
Le BEG prévoit de publier une carte préliminaire sur son site d’ici la fin de 2025, tandis qu’un rapport complet est attendu à l’été de la même année. Ce document devrait inclure des données sur la profondeur des formations et d’autres variables techniques influençant la viabilité économique des projets d’exploitation.
Une initiative locale en complément des efforts fédéraux
Le Bureau a précisé que cette initiative complète les travaux menés au niveau fédéral par l’United States Geological Survey (USGS), qui a publié en janvier une carte des formations d’hydrogène naturel à l’échelle nationale. Le projet texan se distingue par un accès à des données plus spécifiques et une analyse plus poussée sur les possibilités de stimulation géologique, ce qui en fait une première dans le genre.
Saleh a rappelé que la carte ne servirait pas directement à déterminer des sites de forage immédiats, mais plutôt à orienter les recherches futures. « Ce sont des régions qui méritent des études plus approfondies », a-t-il précisé, soulignant que les premières anomalies détectées dans certaines zones coïncidaient déjà avec les hypothèses géologiques établies par les chercheurs.