L’EU présente sa stratégie pour accélérer les technologies vertes. La Commission européenne a annoncé aujourd’hui son projet pour améliorer la compétitivité de l’Europe dans les technologies vertes, un marché en pleine expansion face à la Chine et aux États-Unis. Ce plan vise à soutenir les secteurs de l’énergie propre, tels que les panneaux solaires, les éoliennes, les batteries et les pompes à chaleur, pour atteindre la neutralité carbone en 2050, bâtir la souveraineté énergétique et réduire la dépendance de l’Europe envers la Russie.
La Commission européenne souhaite assurer une part significative de ce marché qui devrait tripler à 600 milliards d’euros par an d’ici à 2030 en apportant un soutien réglementaire à ces secteurs.
Un projet de règlement pour une industrie à zéro émission de gaz à effet de serre a été annoncé en janvier par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Initialement prévue pour être présenté mardi, la présentation du texte a été reportée à jeudi en raison d’un bras de fer sur l’inclusion ou non du nucléaire, une technologie décarbonée qui divise les États membres.
Le nucléaire, un rôle dans la stratégie d’accélération des technologies vertes de l’EU?
Selon la dernière version provisoire consultée par l’AFP, le nucléaire sera mentionné dans le projet de règlement, ce qui constitue une victoire politique importante pour la France et une dizaine d’autres pays de l’EU, dont la Pologne et les Pays-Bas, qui misent sur cette source d’énergie, face aux anti-nucléaires, Allemagne en tête.
Sécuriser les approvisionnements en matières premières critiques
Un deuxième projet de règlement, également dévoilé jeudi, vise à sécuriser les approvisionnements en matières premières critiques indispensables à l’industrie européenne. Les deux propositions ont été préparées par le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton.
L’EU ambitionne d’assurer 40% de ses besoins avec ses propres usines. Pour y parvenir, le plan prévoit notamment une simplification et une accélération des procédures et des octrois de permis pour les implantations industrielles, ainsi que des facilités de financement.
Critères environnementaux aux appels d’offres publics
Le plan innove en ajoutant des critères environnementaux aux appels d’offres publics, une disposition qui pourrait dans certains cas avantager des fournisseurs européens, aux tarifs plus élevés mais prenant mieux en compte leur impact écologique.
La Commission européenne a déjà adopté la semaine dernière un texte facilitant les aides d’État en faveur de projets contribuant à réduire les émissions de CO2 de l’Union européenne. Elle entend parallèlement répondre à l’inquiétude de ses industriels quant à leurs besoins croissants en matières premières.
Objectifs chiffrés pour l’Europe dans sa stratégie d’accélération des technologies vertes
Le premier objectif est que l’EU puisse extraire sur son territoire 10% de sa consommation de matières premières stratégiques d’ici à 2030. Le deuxième objectif est que l’EU ne dépende pas d’un pays tiers unique pour plus de 70% de ses importations pour chacune des matières premières stratégiques.
Conséquences positives de cette orientation
Si ces objectifs sont atteints, cela permettrait à l’EU de renforcer sa sécurité d’approvisionnement en matières premières stratégiques, tout en stimulant l’innovation et la création d’emplois dans le secteur des matières premières en Europe.
Cependant, des préoccupations subsistent quant aux implications environnementales de l’extraction de ces matières premières. Il est important que les projets d’extraction soient soumis à des normes strictes en matière d’environnement et de durabilité afin de minimiser leur impact sur l’environnement et de garantir un avenir viable pour les générations futures.