L’Irak, deuxième producteur de pétrole de l’OPEP, intensifie ses efforts pour augmenter sa capacité de raffinage. Actuellement, le pays développe deux nouvelles raffineries qui ajouteront 450 000 barils par jour (b/j) à sa capacité existante de 1,215 million b/j. Ces projets visent à réduire la dépendance du pays aux importations de produits pétroliers et à accroître ses exportations de produits à haute valeur ajoutée.
Projets stratégiques en cours
Le premier projet majeur, la raffinerie d’investissement Fao, en partenariat avec la Chine, augmentera la capacité nationale de 300 000 b/j. Parallèlement, une autre unité de 150 000 b/j est en cours de développement à Kirkouk, suite à son approbation par le Conseil des ministres en mai. Ces initiatives s’inscrivent dans la stratégie du gouvernement visant à diversifier l’économie et à maximiser les revenus générés par les produits raffinés.
Modernisation des infrastructures
La mise en service récente d’une unité de distillation de 70 000 b/j à la raffinerie de Bassora en décembre 2023, ainsi que la réhabilitation de la raffinerie de Baiji Nord avec une capacité de 150 000 b/j en février, témoignent de l’engagement du gouvernement à moderniser son infrastructure énergétique. Cependant, malgré ces expansions, les raffineries existantes fonctionnent en dessous de leur capacité maximale, avec une production moyenne de 980 000 b/j.
Défis et initiatives pour l’optimisation
Les défis liés à la gestion des infrastructures et aux limitations logistiques contribuent à ce sous-rendement. Néanmoins, le ministère du Pétrole irakien prend des mesures pour améliorer les opérations, notamment en modernisant un pipeline de gasoil entre le dépôt de Shuaiba et le port de Khor Al-Zubair, permettant ainsi la reprise des exportations de gasoil pour la première fois depuis 2003.
Autosuffisance et diversification des exportations
En mai, l’Irak a enregistré un record d’exportations de produits raffinés, atteignant 701 000 b/j. Cette augmentation est en partie due à une stratégie de diversification des marchés, avec des livraisons vers la Corée du Sud, la Malaisie, l’Arabie Saoudite et Oman. Cette diversification s’inscrit dans un effort plus large pour réduire la dépendance aux exportations de brut et renforcer les revenus générés par les produits à haute valeur ajoutée.
Vers une régulation stricte et une efficacité accrue
Le ministère du Pétrole, sous la direction de Hayan Abdul Ghani, a également annoncé une réduction de 50 % des importations d’essence depuis mars 2023, affirmant que le pays est désormais autosuffisant en gasoil. Ces réalisations sont cruciales pour atteindre l’objectif de souveraineté énergétique et de sécurité d’approvisionnement en produits pétroliers raffinés.
Le secteur du raffinage en Irak se trouve à un carrefour, avec d’importantes expansions en cours, mais aussi des défis persistants. La fermeture des raffineries non autorisées dans la région kurde et l’obligation pour les installations existantes de se conformer aux normes environnementales sont des étapes importantes vers une meilleure réglementation du secteur.