Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’échiquier politique international est bouleversé. Les impacts de celle-ci se font ressentir auprès des Canadiens.
Les Canadiens veulent alimenter l’Europe en énergie
Selon un sondage commandé par l’Institut économique de Montréal (IEDM), 72 % des Canadiens souhaitent alimenter l’Europe. Au Québec, l’approbation monte à 65 %. Seulement 17 % des Canadiens s’opposent à de telles exportations. De surcroît, 68 % des sondés souhaitent que le pays développe des infrastructures énergétiques, dont des pipelines, pour exporter leurs ressources énergétiques vers l’Europe. Au Québec, plus de 54 % des sondés se disent favorables.
Miguel Ouellette, économiste et directeur des opérations à l’IEDM, déclare :
« Les résultats de ce sondage ne laissent place à aucune ambiguïté : les Canadiens, y compris les Québécois, veulent contribuer à enrayer la dépendance de l’Europeenvers l’énergie provenant du pays de Vladimir Putin. Les événements des derniers mois démontrent à quel point l’Allemagne et ses voisins sont présentement incapables de se priver des ressources énergétiques russes, au grand détriment des efforts déployés par l’Occident afin d’isoler la Russie ».
Les Québécois souhaitent l’exploitation des hydrocarbures
La majorité des Québécois réclame la reprise du projet GNL Québec. Alors que le gouvernement provincial a adopté une loi mettant un terme aux projets d’exploitation d’hydrocarbures. Néanmoins, 59 % des Québécois veulent exploiter le potentiel gazier et pétrolier de la province.
De plus, 53 % de la population québécoise souhaite relancer le projet GNL Québec pour exporter du GNL vers l’Europe. Seulement 29 % s’y opposent.
Gabriel Giguère, analyste en politiques publiques à l’IEDM, commente :
« Au fil des années, nous avons observé que le niveau d’appui envers l’exploitation de nos ressources est plutôt élevé, mais il l’est encore davantage aujourd’hui. Manifestement, les événements mondiaux nous interpellent et nous obligent moralement à enlever nos œillères. Alors que le gouvernement souhaitait vraisemblablement nous propulser vers l’avenir avec son projet de loi interdisant l’exploitation des hydrocarbures, il semble plutôt que celui-ci s’avère complètement anachronique. On aurait difficilement pu imaginer un pire moment pour prendre une telle décision ».
Les Canadiens attendent un meilleur accès aux produits pétroliers
Miguel Ouellet explique :
« La construction de nouveaux oléoducs au Canada est incontournable pour exporter nos ressources énergétiques vers l’Europe, mais aussi pour diversifier notre commerce. En ce moment, 98 % de notre pétrole exporté est acheminé vers les États-Unis. Il est grand temps de cesser de freiner les nouveaux projets, sans quoi nos œufs seront artificiellement maintenus dans le même panier éternellement ».
Les Canadiens (77 %, et 73 % au Québec) souhaitent avoir un meilleur accès aux produits pétroliers canadiens. De fait, ils subissent la flambée des prix de l’essence.