Un groupe de travail indépendant a recommandé une refonte en profondeur du système de régulation nucléaire du Royaume-Uni afin de lever les obstacles réglementaires freinant les nouveaux projets. Dirigé par John Fingleton, ancien directeur général de l’Office of Fair Trading, ce groupe a été mandaté pour simplifier les procédures et réduire les délais d’approbation des conceptions de réacteurs.
Un système jugé inefficace par les experts
Dans son rapport intermédiaire, le groupe indique que la réglementation des programmes nucléaires civils et militaires est devenue trop complexe et bureaucratique, provoquant d’importants retards et des surcoûts. Les membres estiment que certaines mesures n’apportent qu’un bénéfice marginal tout en freinant le développement de projets stratégiques liés à la sécurité énergétique et à la dissuasion nucléaire.
Le document identifie notamment des processus réglementaires incohérents, une culture organisationnelle réticente à la prise de risque et un cadre de planification inadapté aux technologies émergentes comme les petits réacteurs modulaires. Il souligne également l’importance de préserver l’expertise technique, de renforcer la coopération internationale et de mieux mesurer l’impact économique des retards.
Vers des recommandations finales d’ici la fin de l’année
Le groupe prévoit de publier ses recommandations définitives plus tard cette année, après consultation des acteurs du secteur. Celles-ci viseront à simplifier les réglementations, à moderniser les procédures et à maintenir des standards de sûreté élevés tout en améliorant l’efficacité opérationnelle.
L’Office for Nuclear Regulation (ONR) a indiqué reconnaître l’existence de défis réglementaires et s’engage à adapter ses pratiques pour réguler « de manière proportionnée ». Son directeur général, Mike Finnerty, a confirmé la poursuite des échanges avec le groupe afin de contribuer à l’élaboration des mesures finales.
Ces propositions interviennent dans un contexte de réformes plus larges annoncées par le gouvernement, incluant une réduction de 25% des coûts administratifs liés à la régulation et un assouplissement des règles de planification pour permettre la construction de centrales nucléaires sur l’ensemble du territoire anglais et gallois, au-delà des huit sites actuellement autorisés.