Le gaz naturel liquéfié (GNL), actuellement très recherché en Europe comme alternative au gaz russe. Son marché est marqué par un “déséquilibre structurel” entre la demande et l’offre, note l’association professionnelle du secteur dans un rapport publié jeudi.
Des importations records de GNL
Les importations mondiales de GNL ont atteint 372,3 millions de tonnes en 2021. C’est une croissance de 4,5% par rapport à 2020, indique le Groupe international des importateurs de gaz naturel liquéfié (GIIGNL). L’Asie, notamment la Chine qui est devenue première importatrice mondiale devant le Japon, a fortement encouragé la demande.
“Ces importations records ont été tirées par une reprise économique robuste ainsi que par la croissance du gaz pour la production d’électricité et la transition du charbon vers le gaz”, explique le GIIGNL.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie fin février, l’Europe cherche aussi à augmenter massivement ses importations de GNL. Elle souhaite ainsi réduire sa dépendance au gaz russe, qui arrive essentiellement par gazoduc. Le GNL peut, lui, être transporté par bateau de n’importe quel endroit du monde.
“Le marché du GNL se développe rapidement. Les récentes hausses de prix indiquent un déséquilibre structurel entre la demande et la croissance de l’offre”, juge le président du GIIGNL, Jean Abiteboul.
Une offre insuffisante ?
Côté offre, la production mondiale ne progresse en effet que modestement malgré cet enthousiasme renouvelé pour le gaz liquéfié. Les États-Unis font figure de locomotive, ayant commercialisé l’an dernier 22,3 millions de tonnes supplémentaires.
La volatilité des prix “a été exacerbée par le conflit russo-ukrainien. La crise énergétique européenne actuelle s’avère être un rappel brutal du rôle vital du GNL pour assurer la sécurité énergétique et la stabilité économique”, ajoute Jean Abiteboul.
En Europe, l’Allemagne a débloqué récemment une enveloppe de trois milliards d’euros pour se doter de terminaux flottants d’importation de GNL. Le pays n’en dispose pas pour le moment. Pour sa part, la France dispose déjà de quatre terminaux méthaniers et envisage d’installer en plus une installation flottante.