Au Ghana, le gouvernement souhaite acheter des produits pétroliers avec de l’or plutôt qu’avec des réserves en dollars américains.
Une crise financière
Au Ghana, cette mesure vise à lutter contre la diminution des réserves en devises étrangères et la demande de dollars par les importateurs de pétrole. Cela affaiblit la monnaie locale et augmente le coût de la vie. La mise une œuvre de cette nouvelle politique interviendrait pour le premier trimestre de 2023.
Le vice-président du Ghana, Mahamudu Bawumia, annonçait cette modification fondamentale la balance des paiements. Cela réduira considérablement la dépréciation persistante de la monnaie, le Cedi. Les réserves internationales brutes du pays s’élevaient à environ $6,6 milliards à la fin du mois de septembre 2022.
Cette réserve équivaut à moins de trois mois de couverture des importations. Selon le gouvernement ghanéen c’est une baisse par rapport aux quelque $9,7 milliards enregistrés à la fin de l’année dernière. Ainsi, l’utilisation de l’or empêche le taux de change d’avoir un impact direct sur les prix des carburants ou des services publics.
Dépréciation du Cedi
Il arrive que des pays échangent du pétrole contre d’autres biens ou matières premières. Cependant, ces transactions impliquent généralement qu’une nation productrice de pétrole reçoive des biens non pétroliers plutôt que l’inverse. Le Ghana produit du pétrole brut mais il dépend des importations pour les produits pétroliers raffinés.
La seule raffinerie du Ghana fermait après une explosion en 2017. L’annonce intervient alors que le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta, annonce des mesures visant à réduire les dépenses et à augmenter les revenus. Ces mesures ont pour but de lutter contre la spirale de la crise de la dette.
Dans une présentation du budget 2023 au parlement, Ofori-Atta, le ministre des Finances, avertit que la nation ouest-africaine courait un risque élevé de surendettement. La dépréciation du cedi affecte également sérieusement la capacité du Ghana à gérer sa dette publique. Le gouvernement ghanéen négocie actuellement un plan d’aide avec le Fonds monétaire international.