Les prix du gaz poursuivaient leur envol mercredi, galvanisés par la réduction des livraisons russes, quand ceux du pétrole reprenaient leur hausse après les premières données sur les réserves commerciales américaines de brut.
Vers 09H15 GMT (11H15 à Paris), le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, évoluait à 218,130 euros le mégawattheure (MWh), en progression de 9,11%.
Les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream ont, comme annoncé lundi par le géant gazier russe Gazprom, baissé mercredi matin à près de 20% des capacités du gazoduc, selon les données de l’opérateur allemand Gascade, renforçant les risques de pénurie, les nations européennes s’efforçant de reconstituer leurs réserves avant l’hiver.
Lundi, Gazprom avait annoncé qu’il allait encore diviser par deux dès mercredi ses livraisons quotidiennes via Nord Stream, invoquant une opération de maintenance sur une turbine.
Les cours du gaz européen ont atteint mercredi leur plus haut niveau depuis le 8 mars, lorsque le président américain Joe Biden avait proscrit les importations d’hydrocarbures russes.
Depuis le début de la semaine, le TTF a bondi de 35%. Le groupe italien Eni a en parallèle annoncé avoir été informé par Gazprom que les livraisons de gaz seraient limitées à 27 millions de mètres cube mercredi, contre 34 millions “ces derniers jours”.
Les 27 membres de l’UE se sont accordés mardi sur un plan prévoyant que chaque pays fasse “tout son possible” pour réduire, entre août 2022 et mars 2023, sa consommation de gaz d’au moins 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période.
“Cet accord n’a pas le même mordant que le plan initial”, jugent les analystes de Deutsche Bank.
“Les États peuvent limiter leurs réductions s’ils s’engagent à exporter davantage de gaz vers leurs voisins et exemptent également certaines industries des baisses demandées”, expliquent-ils.
Moscou représentait jusqu’à l’an dernier quelque 40% des importations gazières de l’UE. Côté pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre prenait 0,43%, à 104,85 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois montait quant à lui de 0,85%, à 95,79 dollars.
“Le spectre d’une pénurie d’approvisionnement découlant des limites imposées par la Russie aux livraisons de gaz en Europe” contribue à renforcer le potentiel de hausse du pétrole, explique Stephen Brennock, de PVM Energy.
Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a jeté mardi “un froid sur tout optimisme économique persistant”, note l’analyste.
La probabilité que les Etats-Unis échappent à une récession dans les mois à venir est faible, a estimé mardi le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas.
La croissance mondiale n’est quant à elle plus attendue qu’à 3,2% en 2022, soit 0,4 point de moins que ce qui était anticipé en avril.
Les prix du brut regagnaient toutefois du terrain mercredi, au lendemain de la publication des données de l’American Petroleum Institute (API) sur les réserves commerciales de brut et d’essence aux Etats-Unis, faisant état d’une baisse de plus de 4 millions de barils de brut la semaine dernière.
Le marché attend désormais la publication de l’état des stocks américains de pétrole par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), réputée plus fiable que les données de l’API.