Le gaz naturel européen a atteint un nouveau plus bas depuis août 2021, malgré les températures plus froides. Le niveau de stockage confortable en Europe a profité à cette baisse. Selon les analystes d’Energi Danmark, cette stabilité des prix du gaz est due aux niveaux élevés de stockage à l’approche du printemps. L’hiver doux a permis de réduire la demande de chauffage, principal poste de consommation de gaz pour les particuliers. « L’EU a exceptionnellement bien géré la crise énergétique », affirme Ole Hvalbye, analyste chez Seb.
L’Europe rectifie le tir
Selon le groupe Seb, l’Europe a perdu plus de 1 000 térawattheures (TWh) d’importations de gaz naturel en provenance de Russie par rapport à la normale avant la guerre en Ukraine. Toutefois, avec un peu de chance sur le plan météorologique et de fortes réductions de la demande dues aux prix élevés du gaz naturel, l’Europe a réussi à rectifier le tir de +1 400 TWh. De quoi permettre au Vieux Continent de passer de réserves de gaz moins remplies que leur niveau habituel à des réserves « à +242 TWh au-dessus de la normale », ajoute-t-il.
Le pétrole sans réelle tendance
Le marché pétrolier évolue quant à lui sans réelle tendance, pris entre les espoirs de reprise de la demande chinoise et les inquiétudes quant à la croissance des États-Unis. Le marché s’attend à une nouvelle hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai prenaient 0,11% à 82,75 dollars, tandis que son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril, abandonnait 0,09% à 76,73 dollars.
Deux moteurs macroéconomiques désormais désaccordés
Selon l’analyste Stephen Innes de SPI AM, les cours des deux références mondiales de l’or noir sont pris entre « deux moteurs macroéconomiques désormais désaccordés ». D’une part, les attentes d’une reprise de la demande de la Chine et d’autre part, la volonté de la Fed de poursuivre sa hausse des taux pour lutter contre l’inflation. La réouverture du marché chinois est compensée par le froid qu’une nouvelle hausse des taux de la Fed pourrait jeter sur la croissance américaine, et donc la consommation de brut de la première économie mondiale. « Tant que les données économiques de la Chine ne s’améliorent pas ou que la Fed ne devient pas moins agressive, les prix du pétrole pourraient connaître des difficultés à court terme », poursuit M. Innes.