L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) intensifie ses efforts pour clarifier les intentions nucléaires de l’Iran. Rafael Grossi, directeur général de l’agence onusienne, est attendu vendredi pour une visite des sites de Fordo et Natanz, au cœur des préoccupations internationales.
Le programme nucléaire iranien est surveillé de près depuis des années. En réponse au retrait des États-Unis de l’accord de 2015 sous l’administration Trump, l’Iran a progressivement intensifié son enrichissement d’uranium. Aujourd’hui, le pays atteint des niveaux d’enrichissement jusqu’à 60 %, un seuil critique selon les experts, bien au-delà des 3,67 % autorisés par l’accord initial.
Des Sites Stratégiques sous Surveillance
Fordo et Natanz, situés au centre du pays, incarnent deux aspects cruciaux des capacités nucléaires iraniennes. Tandis que Natanz représente le principal site d’enrichissement, Fordo abrite des centrifugeuses avancées, essentielles pour atteindre des niveaux élevés de concentration en uranium enrichi.
Selon Samuel Hickey, chercheur au Centre pour le contrôle des armes et la non-prolifération basé à Washington, ces sites constituent des éléments sensibles dans la lutte contre la prolifération nucléaire. Leur surveillance accrue s’inscrit dans une stratégie diplomatique visant à garantir que le programme iranien reste à usage civil.
L’Iran Cherche à Convaincre
Le gouvernement iranien, par la voix de Massoud Pezeshkian, président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), a réaffirmé son engagement en faveur d’une coopération avec l’AIEA. Cette visite intervient également dans un contexte tendu marqué par des accusations de stockage d’uranium non déclaré et la découverte de traces inexpliquées sur deux sites près de Téhéran.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a toutefois tenu à préciser que la coopération de l’Iran ne saurait se faire sous pression. « Nous sommes prêts à négocier, mais uniquement sur la base de nos intérêts nationaux », a-t-il déclaré dans un message publié sur le réseau social X.
Une Diplomatie sous Haute Tension
Le déplacement de Rafael Grossi est considéré par de nombreux observateurs comme une ultime tentative pour éviter une escalade des tensions entre Téhéran et les puissances occidentales. Avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche prévu en janvier, les relations entre les États-Unis et l’Iran pourraient entrer dans une nouvelle phase conflictuelle.
L’issue de cette visite pourrait également influencer la décision des membres européens du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, qui envisagent une résolution critique contre l’Iran dans les semaines à venir.