L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a signalé une nouvelle série d’incursions de drones dans la zone de surveillance de la centrale nucléaire d’Ukraine du Sud, située dans la région de Mykolaïv. Au total, 22 drones ont été repérés entre mercredi soir et jeudi matin à des distances critiques du site, certains à moins de 500 mètres, selon les observations de l’équipe de l’AIEA présente sur place.
L’équipe, logée à proximité de la centrale, a entendu des explosions et des tirs vers 01h00 du matin, avant de constater sur site l’impact d’un drone abattu, qui a laissé un cratère de quatre mètres carrés pour un mètre de profondeur. Aucun dégât n’a été signalé sur les infrastructures nucléaires. L’AIEA a toutefois souligné la persistance du risque en raison de la proximité de ces engins volants avec des installations sensibles.
Multiplication des incidents et tensions opérationnelles
Cette nouvelle alerte intervient alors que la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, continue de fonctionner sans connexion à un réseau électrique externe. L’alimentation du site repose entièrement sur des générateurs diesel d’urgence depuis plus de 48 heures, selon les informations communiquées par l’AIEA. Dix-huit générateurs ont été initialement activés, avant d’être ramenés à sept pour optimiser la consommation de carburant.
Les autorités ukrainiennes ont informé l’agence qu’elles disposaient des pièces détachées et du personnel nécessaires pour réparer la ligne endommagée, mais que l’accès dépendait de l’évolution de la situation militaire. Une ligne de secours pourrait également être rétablie, selon les mêmes conditions.
Situation critique sous contrôle militaire russe
La centrale de Zaporijjia se trouve sous contrôle militaire russe depuis mars 2022. Située en zone de front, elle est exposée à des risques constants liés aux combats environnants. L’AIEA, qui maintient une présence permanente sur le site, rappelle que le maintien de la sécurité nucléaire dépend étroitement de la stabilité de l’environnement militaire.
Depuis le début du conflit, l’agence a intensifié sa surveillance et multiplié les alertes face aux menaces opérationnelles et logistiques qui pèsent sur les installations nucléaires ukrainiennes. Elle réitère ses appels à la retenue et à la mise en place de garanties de sécurité autour de ces sites stratégiques.
