Lors d’une rencontre au Kremlin entre le président russe Vladimir Poutine et le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing, les deux pays ont formellement signé un accord concernant la construction d’une petite centrale nucléaire en Birmanie. Ce projet vise à renforcer l’approvisionnement en énergie du pays d’Asie du Sud-Est, tout en soutenant son développement économique.
Un projet de centrale nucléaire de petite puissance
L’accord signé prévoit la construction d’une centrale nucléaire d’une puissance initiale de 110 mégawatts, avec la possibilité d’augmenter cette capacité à 330 mégawatts. Le géant russe du nucléaire, Rosatom, a été désigné pour mener à bien cette initiative. Selon les déclarations des deux pays, cette infrastructure devrait offrir à la Birmanie une source d’énergie à la fois bon marché et relativement propre, contribuant ainsi à stimuler l’économie locale.
Poutine a souligné que ce projet permettrait la création de 1 000 nouveaux emplois en Birmanie, et favoriserait également la formation de cadres qualifiés dans le secteur de l’énergie. Bien que l’accord soit désormais signé, les détails concernant le calendrier de réalisation du projet restent flous.
Un partenariat renforcé entre les deux pays
Ce projet s’inscrit dans un cadre plus large de relations de coopération croissante entre la Russie et la Birmanie, notamment sur les plans énergétique et commercial. Le président russe a précisé que près de 90 % du pétrole consommé en Birmanie en 2024 provenait de Russie, un aspect crucial dans les échanges entre les deux nations.
Les relations entre Moscou et Naypyidaw sont particulièrement importantes pour la junte birmane, qui, depuis le coup d’État de 2021, fait face à une série de sanctions internationales. En conséquence, la Birmanie cherche à diversifier ses partenaires commerciaux et à réduire son isolement, notamment en renforçant ses liens avec la Russie. Cette coopération accrue est vue comme essentielle pour contourner les effets des sanctions économiques imposées par les pays occidentaux.
Un soutien stratégique en pleine guerre en Ukraine
Lors de cette rencontre, Min Aung Hlaing a exprimé son soutien à Vladimir Poutine, soulignant que la Birmanie comprenait pleinement la situation en Russie. Le chef de la junte a réaffirmé son soutien à l’ »opération spéciale » menée par la Russie en Ukraine, en utilisant la terminologie officielle russe pour décrire l’invasion en cours. Un soutien mutuel qui semble renforcer les liens entre les deux régimes, d’autant plus que la Birmanie a également bénéficié d’un soutien militaire russe dans le passé.
En signe de cette proximité croissante, Min Aung Hlaing a invité Poutine à visiter la Birmanie, tandis que ce dernier a proposé à la junte birmane de participer à la parade militaire du 9 mai sur la Place Rouge à Moscou. Cet échange de courtoisie illustre l’importance stratégique des relations entre ces deux pays, bien que leur coopération soit souvent perçue comme étant liée à leurs positions respectives face aux sanctions internationales.