L’Iran a franchi une nouvelle étape significative dans son programme nucléaire en mettant en ligne des milliers de centrifugeuses avancées, selon Mohammad Eslami, directeur de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran. Cette initiative marque une réponse directe à la résolution récente de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui critiquait le manque de coopération de Téhéran avec les contrôles internationaux.
Eslami a précisé à la télévision nationale que « la gazéification de milliers de centrifugeuses de nouvelle génération a commencé, et ces machines sont désormais opérationnelles. » Il a ajouté que cette mesure réciproque s’inscrit dans une stratégie face aux confrontations et pressions exercées par les puissances occidentales, notamment la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, à l’origine de la résolution de l’AIEA.
Le programme d’enrichissement d’uranium de l’Iran, qui atteint désormais jusqu’à 60 %, reste une source majeure de préoccupations internationales. Alors que le niveau d’enrichissement commercial pour les centrales nucléaires est généralement de 5 %, l’Iran continue également de produire de l’uranium enrichi à 20 % pour des utilisations spécifiques. Ces niveaux d’enrichissement, bien que présentés comme pacifiques par Téhéran, suscitent des inquiétudes sur un potentiel détournement vers des applications militaires.
Technologie de pointe et efficacité accrue
L’une des priorités actuelles de l’Iran est l’optimisation de son processus d’enrichissement grâce à des machines plus avancées. Ces centrifugeuses, capables de réaliser un travail de séparation plus important (SWU, Separative Work Unit), offrent des performances nettement supérieures tout en étant plus économiques, selon Eslami.
Les séparateurs modernes permettent d’atteindre une efficacité accrue, une caractéristique essentielle dans la compétition technologique autour de l’énergie nucléaire. Bien que l’Iran insiste sur le caractère pacifique de son programme nucléaire, les avancées dans ce domaine technologique sont surveillées de près par la communauté internationale.
La position de l’Agence internationale de l’énergie atomique
L’AIEA, qui a récemment adopté une résolution critiquant la transparence de l’Iran, exhorte ce dernier à démontrer le caractère exclusivement pacifique de son programme. Les États membres de l’agence s’inquiètent particulièrement des implications potentielles des niveaux d’enrichissement élevés et de l’utilisation de centrifugeuses de dernière génération.
L’Iran, pour sa part, maintient qu’il ne cherche pas à développer d’armes nucléaires. Cependant, l’AIEA a rapporté des éléments qui, selon elle, suggèrent que certaines activités nucléaires iraniennes ne sont pas uniquement destinées à des fins civiles.
Implications internationales et perspectives
Ces développements pourraient avoir des répercussions importantes sur les relations internationales et les négociations sur le nucléaire iranien. Alors que les tensions montent, l’Iran semble déterminé à poursuivre ses objectifs en matière de technologie nucléaire, tout en mettant en avant sa capacité à répondre aux sanctions et pressions extérieures par des mesures équivalentes.