Le GNL américain devient une alternative aux risques de rupture d’approvisionnements en gaz russe. La demande de la Russie d’un paiement en roubles accentue les craintes d’une rupture des flux.
Des importations en hausse
Le GNL américain s’expédie prioritairement en Europe au mois de mars, le vieux continent cherchant à reconstituer ses stocks. Le mois dernier, 75 % de l’ensemble des cargaisons de GNL américain étaient pour l’Europe et la Turquie. Au mois de mars 2021, seulement environ 44 % du gaz américain débarquait en Europe.
La France est la première destination du GNL américain avec 16 cargaisons au mois de mars. L’Espagne arrive en deuxième position avec 15 livraisons, suivie du Royaume-Uni avec 12 cargaisons. La Turquie et les Pays-Bas sont à égalité à la quatrième place avec 8 livraisons chacun.
Les États-Unis et la Commission européenne souhaitent œuvrer ensemble sur les questions de sécurité énergétique. Washington s’engage à fournir 15 milliards de m3 supplémentaires de gaz à l’Union européenne en 2022. Parallèlement, Bruxelles tentera d’assurer une demande stable permettant un approvisionnement supplémentaire de 50 milliards de m3 par an jusqu’en 2030.
Une reconfiguration des flux commerciaux
L’évolution de la demande de GNL en Europe engendre une volatilité des prix. En effet, les périodes d’offres excédentaires en gaz, notamment en Espagne, entraînent une fluctuation des prix à la baisse. Ainsi, l’offre méditerranéenne livrée connaît une baisse des prix comparée à l’Europe du Nord-Ouest.
Le canal de Panama voit les flux commerciaux de GNL américain ralentir en comparaison à la même période en 2021. La route commerciale du Golfe du Mexique vers l’Asie de l’Est diminue au profit des livraisons vers l’Europe. L’exploitant du canal de Panama va instaurer de nouveaux tarifs.
La révision tarifaire prévoit une nouvelle redevance avec un prix spécial aller-retour pour les méthaniers. À terme, ces navires transiteront gratuitement par le canal en direction de l’Asie de l’Est. Pour accroître la flexibilité, un système d’enchères est à l’étude permettant aux méthaniers d’emprunter le canal la nuit.