Lors de sa visite dans un parc photovoltaïque à Manosque, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a révélé un « plan de bataille » pour booster significativement le déploiement du solaire en France. L’objectif annoncé est de passer de 3,2 GW ajoutés en 2023 à 6 GW de capacités supplémentaires par an d’ici 2030, visant à atteindre 75 GW d’ici 2035. Cette initiative survient alors que la majorité des panneaux solaires utilisés en France sont actuellement importés d’Asie, principalement de Chine.
Mesures pour stimuler la production locale
Pour inverser la tendance des importations et encourager la production locale, Le Maire a détaillé plusieurs mesures incitatives. Ces mesures incluent la révision du critère d’éligibilité pour les panneaux solaires dans les appels d’offres bâtiment, favorisant ceux avec un faible contenu carbone. De plus, une prime bas carbone sera mise en place, et les nouveaux critères du règlement européen Net Zero Industry Act (NZIA) seront appliqués d’ici fin 2025. L’objectif est de produire localement 40% des panneaux photovoltaïques d’ici 2030. Le ministre a également annoncé l’imminence de la publication d’un décret sur l’agrivoltaïsme, qui permettra de combiner la production agricole et énergétique. Un appel à manifestation d’intérêt pour l’installation de panneaux solaires sur les délaissés routiers a aussi été lancé, visant à optimiser l’utilisation des terrains disponibles.
Initiatives gouvernementales et industrielles
Accompagné de Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie et à l’Énergie, Le Maire a souligné cette première visite sur le thème du solaire. Ensemble, ils ont introduit le « pacte solaire », qui vise à relocaliser la chaîne de valeur du secteur solaire en France et en Europe. Ce pacte comprend des engagements de l’État pour soutenir le développement du solaire en France, renforçant les critères sur le contenu carbone des panneaux. Le « Induscore », similaire au Nutriscore alimentaire, évaluera les panneaux sur leur contenu européen, avec des notes de A à E. Les panneaux les mieux notés seront ceux ayant au moins quatre étapes de fabrication réalisées dans l’Espace Économique Européen. Le gouvernement français a déjà obtenu l’engagement de 29 acteurs du secteur solaire, y compris Neoen et la SNCF. Des acteurs comme TotalEnergies, Engie, et EDF sont également sollicités pour rejoindre ce pacte. Deux giga-usines de panneaux solaires sont prévues à Fos-sur-mer et Sarreguemines, avec leurs permis de construire en cours de dépôt, signifiant une avancée majeure dans l’autonomie industrielle solaire du pays.
Ce plan reflète l’engagement du gouvernement français à transformer le paysage énergétique, soutenant une transition vers plus de durabilité et d’autonomie vis-à-vis des importations d’Asie, tout en visant la neutralité carbone d’ici 2050.