Jeudi, Luc Rémont, PDG d’EDF, a été interpellé par une centaine de salariés de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) lors de sa visite sur site. Les salariés, rassemblés à l’appel des syndicats CGT, FO, CFE CGC, Sud énergie et CFDT, ont soulevé plusieurs inquiétudes concernant leur avenir et le futur du groupe.
Lutte contre la réforme des retraites
Le représentant de la Fédération nationale des mines et de l’énergie, Thomas Bozonnet, a déclaré au nom des salariés que « concernant la réforme des retraites, les électriciens et gaziers seront dans la lutte jusqu’au retrait complet de celle-ci, y compris évidemment la suppression de notre régime dit spécial, mais qui est surtout un régime pionnier ».
Jonathan Mongin, délégué CGT à la centrale de Golfech, a notamment souligné que « ce qui constituait un formidable outil d’indépendance pour la France s’est transformé en un fiasco industriel et financier ». Les syndicats s’inquiètent également d’un manque d’anticipation pour le renouvellement des compétences et la capacité d’EDF à attirer de futurs talents « pour mener à bien la relance du programme nucléaire ».
Le PDG d’EDF écoute les revendications des salariés et s’engage à y répondre
M. Rémont a répondu avoir « bien écouté » les revendications des salariés et a affirmé qu’il répondrait à l’intersyndicale « lors d’une discussion » prévue à la mi-journée. Cependant, les organisations syndicales ont refusé de s’entretenir avec le PDG en raison du « contexte social local et national » ainsi que du « déni permanent » de la direction. Les syndicats ont lu une déclaration commune dénonçant les « assauts » subis par EDF « de toutes parts ».
Avant l’arrivée du PDG, Thomas Bozonnet a exprimé les inquiétudes des salariés concernant l’étatisation d’EDF et la vente potentielle des filiales les plus rentables par l’Etat en tant qu’actionnaire unique. En ce qui concerne les retraites, il espère que M. Rémont bénéficie « d’une oreille attentive » au sommet de l’Etat pour tirer « le régime général vers les régimes spéciaux » plutôt que de les supprimer.
La centrale de Golfech, construite dans les années 1980, est un des sites clés du groupe EDF. Les salariés et les syndicats attendent des réponses concrètes de la part de la direction pour rassurer leur avenir.