En Europe et dans l’UE, des obstacles importants aux niveaux local et national pourraient empêcher l’accélération du développement de l’énergie éolienne. Le 14 juillet 2021, la Commission européenne a présenté Fit for 55, le projet d’économie verte de l’Union jusqu’en 2050. Une série de mesures proposées dans ce paquet vise justement à atténuer les difficultés rencontrées par l’industrie éolienne.
L’Europe à 101 GW près de ses objectifs d’ici à 2030
Fit for 55 propose de faire passer la part des énergies renouvelables de l’UE de 32% à 40% d’ici à 2030. Pour atteindre cet objectif, la Commission européenne mise beaucoup sur le développement de l’énergie éolienne. Les ambitions de l’UE nécessitent 430 GW de capacité éolienne d’ici à 2030, comme le soulignent les scénarios.
Pour atteindre ce niveau d’installations cumulées, l’UE doit connecter 281 GW de capacité éolienne entre 2021 et 2030. C’est 56% de plus que ce qui est prévu dans le scénario du cabinet Wood Mackenzie.
Les mesures proposées par l’UE améliorent les perspectives de la demande
La complexité et l’hétérogénéité des cadres réglementaires dans les États membres ont été les principaux obstacles à la demande d’énergie renouvelable.
Pour accélérer l’approvisionnement des entreprises en énergies renouvelables, la Commission européenne propose l’accès aux garanties de crédit pour toutes les entreprises. Elle propose aussi des garanties d’origine pour tous les producteurs d’énergies renouvelables. L’abaissement des obstacles à la conclusion d’accords d’achat d’énergie permettra d’augmenter la demande de développement de la capacité éolienne.
Encourager la coopération interétatique
En outre, l’UE vise à encourager la coopération entre les États membres afin d’accélérer le développement des capacités. La Commission oblige les États membres à mettre en place un projet pilote transfrontalier dans un délai de trois ans. Il prendra la forme d’un transfert de données, d’un régime de soutien ou d’un projet commun.
En raison de l’efficacité des coûts et d’une meilleure utilisation des ressources, la coopération transfrontalière permet de réduire les couts. C’est pourquoi l’UE encourage les projets communs par des fonds européens tels que le mécanisme de financement des énergies renouvelables. L’amélioration des conditions économiques grâce à la coopération transfrontalière augmente encore la demande de nouvelles installations éoliennes.
Faciliter la mise en route de projets
Toutefois, le principal obstacle aux installations éoliennes dans l’UE demeure les autorisations. Les goulets d’étranglement bureaucratiques et les politiques locales restrictives empêchent ou retardent les procédures d’autorisation.
Dans l’UE, il peut s’écouler jusqu’à dix ans avant que les projets éoliens ne soient autorisés, selon des études de cas. Pour les projets en mer, les négociations peuvent prendre jusqu’à six ans. Pour les projets terrestres, les problèmes viennent des règles qui exigent que les turbines soient à une certaine distance des bâtiments.
Simplifier les procédures
Si l’UE insiste sur la nécessité de simplifier et de rendre plus efficaces les procédures, elle ne va pas plus loin. En effet, les mesures prévues par la directive sur les énergies renouvelables sont déjà en phase de mise en œuvre. Les États membres devront rendre compte des mesures visant à améliorer les procédures administratives pour les installations d’énergie renouvelable en mars 2023.
Pourtant, Bruxelles a peu de moyens d’influencer les politiques locales ou les objections à la construction d’éoliennes. L’augmentation des ressources administratives et l’acceptabilité locale sont les conditions nécessaires à un déploiement accéléré de l’énergie éolienne.
Influencer l’action locale
Par conséquent, le succès des mesures de l’UE et la hausse des perspectives du scénario de base de Wood Mackenzie dépendent fortement des améliorations tangibles des politiques nationales et locales des États membres au cours de la première moitié des années 2020.
La Commission veut que l’énergie éolienne représente la moitié de l’électricité en Europe d’ici à 2050. Elle souhaite que la capacité éolienne en 2030 soit deux fois plus importante que celle d’aujourd’hui. Cet objectif est réalisable d’un point de vue technologique et financier.
Toutefois, à condition d’améliorer considérablement les procédures d’autorisation des nouveaux parcs éoliens en Europe. L’UE a un rôle clé à jouer à cet égard en identifiant et en promouvant les meilleures pratiques.
Les propositions législatives du Fit-for 55 doivent maintenant être négociées par les 27 États membres et le Parlement européen.