L’opérateur belge de navires pétroliers et de stockage Euronav a annoncé jeudi une hausse de 30% de son bénéfice au premier trimestre. Cette hausse est due à l’augmentation des taux de fret et aux perturbations commerciales dues à la guerre en Ukraine. Il faut toutefois souligner une baisse de la demande de pétrole brut.
Euronav devrait continuer sur cette dynamique
Euronav, qui fournit des services d’expédition et de stockage de pétrole brut, a déclaré qu’elle devrait continuer à bénéficier de la hausse de la production de pétrole et des perturbations causées par les événements géopolitiques. Hugo de Stoop, PDG de la firme, s’est exprimé :
« Le conflit en Ukraine a entraîné des bouleversements considérables dans les schémas de fret du marché des pétroliers, les sanctions et l’autosanction des participants au marché ayant entraîné une croissance des tonnes milles. »
Le groupe basé à Anvers a toutefois mis en garde contre certains vents contraires. Il a souligné la baisse des prévisions de l’Agence internationale de l’énergie pour la demande de brut en 2022 et les faibles niveaux de mise au rebut des vieux navires. Malgré les prix records de l’acier, seuls sept navires ont quitté sa flotte cette année. De nombreux transporteurs qui auraient dû être recyclés étant toujours engagés dans le commerce illicite du brut iranien selon la firme.
Les pays occidentaux cherchent à relancer le pacte de 2015 limitant le programme nucléaire iranien. Cela leur permettrait de lever l’embargo sur le secteur pétrolier du pays.
Certains facteurs sont à surveiller
Le bénéfice de base proportionnel d’Euronav a atteint 42,9 millions de dollars au premier trimestre. Les analystes de KBC ont déclaré que si les bénéfices ont dépassé leurs estimations, l’offre de navires reste une préoccupation majeure. KBC explique :
« Le jeu d’attente pour une augmentation effective de la mise au rebut se poursuit »
Les actions d’Euronav étaient en baisse de 3,2% à 0933 GMT dans un marché largement en baisse. Jusqu’à présent, au cours du deuxième trimestre, 43% des jours disponibles pour la flotte des très gros transporteurs de brut ont été fixés à un prix moyen de 14.000 dollars par jour.
L’analyste Jorgen Lian de DNB a attribué la chute aux indications de taux spot du groupe pour le deuxième trimestre. Elles ont selon lui été inférieures à celles des pairs et impliquent une réduction potentielle de 20% du consensus actuel.
Les résultats ont été publiés avant la tenue d’une assemblée générale cruciale le 19 mai. Les investisseurs y voteront sur les administrateurs dans le cadre d’un conflit avec l’actionnaire majoritaire du groupe. Ce dernier s’oppose à un projet de fusion avec Frontline.