EDF, le groupe électricien français, a annoncé un partenariat avec Federacciai, la fédération italienne des industries de l’acier, ainsi qu’avec Edison, Ansaldo Energia et Ansaldo Nucleare. Cet accord vise à promouvoir l’utilisation de l’énergie nucléaire dans le secteur sidérurgique italien, visant à réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre. L’Italie a abandonné l’énergie nucléaire après un référendum en 1987, mais cet accord pourrait marquer un tournant significatif pour le retour de l’énergie nucléaire dans le pays.
Les partenaires de l’accord s’engagent à explorer les possibilités de co-investissement dans la nouvelle énergie nucléaire, notamment par la construction de petits réacteurs modulaires (SMR) au cours de la prochaine décennie. EDF, en tant que principal acteur du projet, apportera sa technologie SMR, tandis qu’Edison et Ansaldo Energia fourniront leur expertise en ingénierie et capacités industrielles. Le projet phare, Nuward, est en cours de développement par EDF avec des ajustements prévus pour optimiser sa conception. Ce projet pourrait également diversifier le mix énergétique du secteur sidérurgique, qui doit s’adapter et entamer une transition énergétique pour rester concurrentiel. De plus, pour EDF, c’est une nouvelle collaboration commerciale stratégique, à l’image de la collaboration nucléaire avec Energoatom.
Les ambitions du projet Nuward
L’accord inclut l’engagement à évaluer les possibilités d’approvisionnement en énergie nucléaire à moyen et long terme. L’utilisation de l’interconnexion existante entre l’Italie et la France est envisagée pour fournir une énergie décarbonée, contribuant ainsi à la décarbonation de la production d’acier en Italie. Les réacteurs modulaires comme le Nuward représentent une avancée technologique clé pour atteindre ces objectifs de décarbonation.
Antonio Gozzi, président de Federacciai, souligne que cette coopération pourrait permettre à l’Italie de devenir la première nation au monde à produire de l’acier entièrement décarboné. Cet accord s’inscrit dans une tendance plus large en Europe, où plusieurs pays redécouvrent l’énergie nucléaire comme une solution viable pour réduire la dépendance aux énergies fossiles et atteindre les objectifs climatiques.
Un potentiel de transformation pour l’industrie sidérurgique
Les implications de cet accord dépassent le simple cadre de la sidérurgie. En intégrant des technologies nucléaires avancées, l’Italie pourrait stimuler l’innovation et attirer des investissements étrangers, contribuant ainsi à la croissance économique et à la création d’emplois. La relance de l’option nucléaire pourrait également renforcer la position de l’Italie dans le secteur énergétique européen.
L’énergie nucléaire, avec ses faibles émissions de carbone, apparaît de plus en plus comme une solution incontournable pour la transition énergétique. Le projet Nuward, avec ses réacteurs modulaires, offre une flexibilité et une sécurité accrues, adaptées aux besoins actuels de décarbonation. Les partenaires italiens et français voient dans cette coopération une opportunité de renforcer leurs liens et de collaborer sur des projets énergétiques de grande envergure.
Cet accord entre EDF, Federacciai, Edison, Ansaldo Energia et Ansaldo Nucleare marque une étape cruciale pour l’avenir énergétique de l’Italie. En misant sur la technologie nucléaire, le pays pourrait non seulement décarboner son industrie sidérurgique, mais aussi se positionner comme un leader mondial dans la transition énergétique. Cette coopération stratégique pourrait ouvrir la voie à de nouvelles collaborations internationales et renforcer la position de l’Italie dans le secteur énergétique global.