La Birmanie ne parvient à produire que 2.800 mégawatts d’électricité par jour, ce qui est loin de satisfaire les besoins nationaux évalués à 5.443 MW. Cette insuffisance de production devient encore plus problématique avec l’augmentation récente des températures, qui a poussé la demande en climatisation à des niveaux record. Les responsables attribuent également une part de la crise énergétique aux actes de sabotage par les insurgés, qui ont contribué à une réduction de production de 350 MW. La production de gaz naturel, essentielle à l’économie du pays, est tombée à environ 446 MW par jour, tandis que l’hydroélectricité, impactée par des précipitations insuffisantes, ne fournit plus que 350 MW par jour.
Impact Économique et Accusations Politiques
Les exportations de gaz naturel, qui génèrent près de 300 millions de dollars (environ 325 millions d’euros) de revenus mensuels pour la junte, sont essentielles pour financer l’effort de guerre. Cette source de revenu provient principalement des marchés chinois et thaïlandais. Face à cette crise énergétique et économique, la junte a pointé du doigt les insurgés, les accusant d’intensifier les problèmes par des attaques ciblées contre les infrastructures énergétiques. À ce jour, 89 pylônes électriques ont été détruits, cinq centrales électriques ont été la cible de bombardements, et 71 attaques ont été dirigées contre les principales lignes à haute tension.
Conséquences Sociales et Réponse Citoyenne
L’instabilité énergétique aggrave la frustration parmi les citoyens, avec des coupures de courant de plus en plus fréquentes. En signe de protestation contre le gouvernement militaire, de nombreux résidents ont cessé de payer leurs factures d’électricité, une campagne de désobéissance civile soutenue par un contexte politique tendu. Le nombre de compteurs électriques sur le point d’être déconnectés en raison de non-paiements s’élève à environ 400.000. Par ailleurs, le conflit a forcé près de 2,5 millions de personnes à quitter leur domicile, exacerbant une crise humanitaire déjà profonde.