Aramco envisage de gagner des parts du marché face aux sociétés qui réduisent leur portefeuille pétrolier.
Aramco prévoit 100 millions de b/j en plus par rapport à 2019
Amin Nasser, président et directeur général d’Aramco, s’est exprimé mardi 9 novembre 2021 au Nikkei Global Management Forum. Il estime que la demande mondiale de pétrole dépassera en 2022 le niveau d’avant pandémie. L’excédent serait d’environ 100 millions de barils par jour.
La demande en pétrole est déjà en expansion. Or, la demande en carburant aérien est encore inférieure au niveau d’avant la pandémie, de 3 à 4 millions de barils par jour. Quand cette demande aura retrouvé, voire dépassé, son ancien niveau, la demande globale sera très forte.
Prévisions fondées sur la reprise des voyages aériens
Le président d’Aramco fonde ses prévisions sur la reprise des voyages aériens, mais aussi sur la demande des centrales électriques. Celles-ci ont tendance à passer de l’approvisionnement en gaz aux combustibles liquides. Cette transition devrait augmenter la demande mondiale d’1,5 million de barils par jour supplémentaires.
Amin Nasser alerte sur une offre trop réduite par rapport à cette forte demande en 2022. Il souligne un manque d’investissements dans ce secteur. La demande pourrait entamer les stocks inutilisés, qui doivent normalement amoindrir les perturbations inattendues de l’approvisionnement.
Le pétrole est capital pour les pays en développement
Amin Nasser souligne que les pays ont des besoins énergétiques différents, en particulier selon leur niveau de développement économique. Ainsi, la transition énergétique est bien plus lente dans les pays en développement. Cela donne au pétrole une importance capitale.
Les pays en développement sont en effet ceux qui ont le plus besoin de pétrole et de gaz, selon le président d’Aramco. Or, la croissance démographique mondiale est en grande partie due à ces États.
« D’ici à 2050, nous aurons 2 milliards de consommateurs d’énergie supplémentaires dans le monde », rappelle Amin Nasser.
Le directeur général appelle à une politique de transition énergétique plus « inclusive ». Il s’agit de reconnaître les besoins énergétiques différents de ces États en développement. Autrement dit, reconnaître la part du pétrole et du gaz dans la transition énergétique.
Une opportunité
Saudi Aramco est déjà le plus gros exportateur mondial de pétrole brut. L’entreprise veut augmenter sa capacité mondiale de production de 12 millions à 13 millions de barils par jour d’ici à 2027.
De nombreuses compagnies pétrolières cherchent à réduire leurs portefeuilles pétroliers pour investir dans la transition énergétique. Aramco peut en profiter pour gagner des parts de marché. Amin Nasser dit que le pétrole restera une source d’énergie majeure pour les prochaines décennies.
Le pétrole et le gaz resteront donc le cœur des activités. La société investit cependant dans la réduction de ses émissions de carbone, avec pour objectif la neutralité carbone en 2050. Ces efforts passent par les techniques de capture de carbone, l’investissement dans l’hydrogène, etc.
Amin Nasser se dit confiant dans la stratégie de décarbonation du géant pétrolier. « Nos émissions sont peut-être déjà parmi les plus faibles », déclare-t-il.