articles populaires

Accord Chine-Japon sur la surveillance des rejets d’eau de Fukushima

Le Japon et la Chine ont conclu un accord pour la surveillance indépendante des rejets d'eau traitée de la centrale nucléaire de Fukushima. Cette décision ouvre la voie à une potentielle levée de l'embargo chinois sur les produits halieutiques japonais.

Partagez:

Le Japon procède actuellement au rejet en mer de l’eau traitée de la centrale de Fukushima Daiichi, une mesure qui fait suite à l’accident nucléaire de 2011. Cette eau, après avoir été utilisée pour refroidir les réacteurs endommagés, est traitée par l’Advanced Liquid Processing System (ALPS). Ce système permet de retirer la quasi-totalité des substances radioactives, à l’exception du tritium. En août 2023, le Japon a commencé à rejeter cette eau traitée dans l’océan, un processus qui doit s’étaler sur une période de trente ans.
Ce plan de rejet a suscité des réactions vives, notamment de la part de la Chine, qui avait imposé un embargo sur les produits halieutiques japonais. La principale critique portait sur l’absence de garanties internationales solides concernant les rejets. Face à ces inquiétudes, un accord a été conclu entre Tokyo et Pékin, permettant à la Chine de procéder à des échantillonnages et analyses indépendants à différentes étapes du processus de rejet.

Un cadre de surveillance renforcé par l’IAEA

Le processus de rejet d’eau à Fukushima est encadré par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (IAEA), qui réalise déjà des analyses indépendantes. Toutefois, l’accord signé entre la Chine et le Japon renforce ce cadre. Il autorise la participation active de la Chine et d’autres pays à la surveillance du rejet d’eau, garantissant ainsi une plus grande transparence et la possibilité de comparaisons inter-laboratoires. Le Japon a confirmé son engagement à maintenir une surveillance rigoureuse en collaboration avec l’IAEA, assurant que les normes internationales de sécurité seront respectées tout au long du processus.
Ce dispositif vise à apaiser les tensions régionales et à répondre aux préoccupations des pays voisins. Bien que les concentrations de tritium dans l’eau rejetée soient bien en deçà des limites autorisées par les standards internationaux, la participation active de la Chine et d’autres parties prenantes à la surveillance renforce la crédibilité du processus.

Conséquences économiques pour le secteur halieutique japonais

L’embargo chinois sur les produits de la mer japonais, imposé suite à l’annonce des rejets, a eu un impact significatif sur les exportations japonaises. La Chine, qui est l’un des plus grands importateurs de ces produits, avait justifié cette décision en invoquant des préoccupations sanitaires. Cependant, l’accord de surveillance, qui intègre des analyses indépendantes et une participation internationale, pourrait aboutir à la levée progressive de cet embargo. La Chine a en effet déclaré qu’elle réévaluerait ses mesures en fonction des résultats scientifiques issus de cette surveillance.
Pour le Japon, la reprise des exportations de produits halieutiques vers la Chine constitue un enjeu économique majeur. Ce secteur, particulièrement vulnérable, a déjà souffert des répercussions de l’accident nucléaire et des incertitudes qui entourent les rejets d’eau. Les pêcheurs japonais espèrent que cet accord permettra de restaurer la confiance des marchés internationaux.

Une surveillance continue pour garantir la sécurité

Les autorités japonaises ont affirmé que les niveaux de tritium dans l’eau rejetée étaient largement inférieurs aux seuils fixés par la réglementation internationale. Selon l’IAEA, les analyses réalisées à Fukushima ont montré que les niveaux actuels ne présentaient aucun risque pour la santé humaine ou l’environnement marin. L’agence prévoit d’ailleurs de maintenir une présence sur site tout au long des opérations de rejet, afin de garantir une surveillance continue.
Les rejets d’eau traitée à Fukushima devraient se poursuivre sur les trois prochaines décennies, ce qui nécessitera une coopération constante entre les différents pays concernés. Cette gestion de long terme implique des enjeux économiques, politiques et diplomatiques, au-delà des simples considérations environnementales. Le cadre de surveillance mis en place pourrait servir de modèle pour d’autres situations similaires à l’échelle mondiale, en intégrant des mécanismes de transparence et de coopération internationale.

Perspectives pour l’avenir du nucléaire et des relations sino-japonaises

Cet accord de surveillance marque une étape importante dans la gestion des tensions entre la Chine et le Japon. Au-delà de l’aspect technique de la surveillance des rejets d’eau, il reflète une volonté de coopération dans un contexte géopolitique complexe. La Chine, qui reste un acteur influent sur la scène asiatique, et le Japon, dont le secteur nucléaire est sous haute surveillance depuis 2011, doivent désormais naviguer entre leurs intérêts économiques et leurs responsabilités internationales.
L’évolution de cette coopération sera déterminante pour l’avenir des relations commerciales entre les deux pays, notamment dans le secteur halieutique. À plus grande échelle, cet accord pourrait également influencer les discussions internationales sur la gestion des déchets nucléaires et la transparence des pratiques industrielles. La surveillance accrue de Fukushima devient ainsi un enjeu stratégique, tant pour la sécurité énergétique que pour les équilibres économiques régionaux.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

Hexana et Tractebel forment une alliance stratégique pour soutenir le développement d’un réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium. De son côté, Blykalla et Newcleo collaborent sur la recherche de matériaux pour les réacteurs refroidis au plomb.
Le groupe Orano fait face à un redémarrage difficile de ses opérations minières au Niger, après la perte de contrôle de ses filiales. Le redémarrage de la mine Somaïr pourrait prendre près de deux ans en raison de tensions politiques avec la junte locale.
Le groupe Orano fait face à un redémarrage difficile de ses opérations minières au Niger, après la perte de contrôle de ses filiales. Le redémarrage de la mine Somaïr pourrait prendre près de deux ans en raison de tensions politiques avec la junte locale.
Canadian Nexus Team Ventures annonce un investissement stratégique dans Impact Uranium Group, consolidant ainsi sa position dans le secteur de l'uranium, en particulier dans le bassin d'Athabasca, un des plus importants gisements mondiaux.
Canadian Nexus Team Ventures annonce un investissement stratégique dans Impact Uranium Group, consolidant ainsi sa position dans le secteur de l'uranium, en particulier dans le bassin d'Athabasca, un des plus importants gisements mondiaux.
La société publique Rosatom amorce des discussions avec l'Égypte pour explorer des projets communs en technologie quantique, avec des propositions concrètes dans plusieurs secteurs de haute technologie.
La société publique Rosatom amorce des discussions avec l'Égypte pour explorer des projets communs en technologie quantique, avec des propositions concrètes dans plusieurs secteurs de haute technologie.
Kärnfull Next a sécurisé les droits fonciers pour son projet de réacteur modulaire (SMR) à Valdemarsvik, dans le sud de la Suède. Cette avancée marque une étape clé pour la production d'énergie nucléaire décarbonée dans la région.
Le développeur américain Last Energy soumet sa demande de licence pour un site nucléaire au Pays de Galles, un projet de micro-réacteur innovant sur l’ancien site de la centrale au charbon de Llynfi, à Bridgend.
Le développeur américain Last Energy soumet sa demande de licence pour un site nucléaire au Pays de Galles, un projet de micro-réacteur innovant sur l’ancien site de la centrale au charbon de Llynfi, à Bridgend.
Le directeur de l'AIEA se rend à Fukushima pour superviser les efforts de décontamination, une étape clé pour la gestion des déchets nucléaires après la catastrophe de 2011.
Le directeur de l'AIEA se rend à Fukushima pour superviser les efforts de décontamination, une étape clé pour la gestion des déchets nucléaires après la catastrophe de 2011.
La startup Everstar a sécurisé un financement de pré-amorçage de 4 millions de dollars pour développer Gordian, sa plateforme d’intelligence artificielle dédiée à l’optimisation des processus réglementaires du secteur nucléaire. Soutenue par des investisseurs stratégiques, l’entreprise ambitionne d’accélérer le déploiement de l’énergie nucléaire.
La startup Everstar a sécurisé un financement de pré-amorçage de 4 millions de dollars pour développer Gordian, sa plateforme d’intelligence artificielle dédiée à l’optimisation des processus réglementaires du secteur nucléaire. Soutenue par des investisseurs stratégiques, l’entreprise ambitionne d’accélérer le déploiement de l’énergie nucléaire.
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, s’est rendu à Fukushima pour superviser la décontamination des sols et le démantèlement de la centrale nucléaire accidentée. Cette visite intervient alors que le Japon intensifie ses efforts pour gérer les déchets radioactifs et renforcer la transparence de son programme nucléaire.
Natura Resources a annoncé le lancement de deux projets de déploiement de réacteurs nucléaires avancés au Texas, marquant un tournant dans l’évolution de la production d'énergie nucléaire dans la région.
Natura Resources a annoncé le lancement de deux projets de déploiement de réacteurs nucléaires avancés au Texas, marquant un tournant dans l’évolution de la production d'énergie nucléaire dans la région.
Kazatomprom fournira pour la première fois du concentré d’uranium naturel à la Suisse via un contrat signé avec Axpo. Cette transaction s’inscrit dans la stratégie suisse de sécurisation énergétique face à la diminution des livraisons de gaz russe.
Kazatomprom fournira pour la première fois du concentré d’uranium naturel à la Suisse via un contrat signé avec Axpo. Cette transaction s’inscrit dans la stratégie suisse de sécurisation énergétique face à la diminution des livraisons de gaz russe.
Newcleo a entamé l’acquisition foncière pour son réacteur modulaire LFR-AS-30 dans l’ouest de la France. L’entreprise italienne poursuit ses démarches réglementaires et prévoit une mise en service de son premier réacteur en France d’ici 2031.
Newcleo a entamé l’acquisition foncière pour son réacteur modulaire LFR-AS-30 dans l’ouest de la France. L’entreprise italienne poursuit ses démarches réglementaires et prévoit une mise en service de son premier réacteur en France d’ici 2031.
L’Inde et les États-Unis renforcent leur coopération énergétique avec un accord visant la construction de réacteurs nucléaires américains sur le sol indien. Les deux nations s’engagent également sur des ajustements réglementaires pour lever les obstacles au commerce de technologies nucléaires.
Tepco a entamé le démantèlement des réservoirs d’eau traitée sur le site de Fukushima Daiichi. L’objectif est de libérer de l’espace pour le stockage des débris radioactifs encore présents dans les réacteurs, une étape clé dans le processus de démantèlement de la centrale.
Tepco a entamé le démantèlement des réservoirs d’eau traitée sur le site de Fukushima Daiichi. L’objectif est de libérer de l’espace pour le stockage des débris radioactifs encore présents dans les réacteurs, une étape clé dans le processus de démantèlement de la centrale.
L'attaque d'un drone explosif sur l'arche de confinement de Tchernobyl soulève des questions sur la sécurité des infrastructures critiques. L'incident, confirmé par l'AIEA, pourrait avoir des répercussions sur les marchés de l’énergie et la gestion des actifs nucléaires.
L'attaque d'un drone explosif sur l'arche de confinement de Tchernobyl soulève des questions sur la sécurité des infrastructures critiques. L'incident, confirmé par l'AIEA, pourrait avoir des répercussions sur les marchés de l’énergie et la gestion des actifs nucléaires.
HD Korea Shipbuilding & Offshore Engineering a révélé un modèle de navire porte-conteneurs propulsé par réacteur modulaire compact (SMR), avec un accent sur l'efficacité économique et la sécurité, marquant un tournant dans le secteur naval.
HD Korea Shipbuilding & Offshore Engineering a révélé un modèle de navire porte-conteneurs propulsé par réacteur modulaire compact (SMR), avec un accent sur l'efficacité économique et la sécurité, marquant un tournant dans le secteur naval.
Eletronuclear a annoncé un plan de restructuration visant à améliorer la gouvernance et la viabilité économique de ses projets nucléaires. La mise en service d’Angra 3 est désormais prévue pour 2031, après plusieurs interruptions de construction et des ajustements budgétaires.
Le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Beznau, la plus ancienne d’Europe, s’est arrêté en urgence après une manipulation incorrecte lors d’un contrôle de routine. Le groupe Axpo assure que la sécurité a été maintenue et qu’un redémarrage est en cours d’examen.
Le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Beznau, la plus ancienne d’Europe, s’est arrêté en urgence après une manipulation incorrecte lors d’un contrôle de routine. Le groupe Axpo assure que la sécurité a été maintenue et qu’un redémarrage est en cours d’examen.
Le projet européen EU-CONVERSION vise à développer de nouveaux combustibles pour convertir des réacteurs de recherche utilisant actuellement de l'uranium hautement enrichi. Cette initiative, soutenue par des institutions scientifiques et des industriels, représente un enjeu clé pour la sûreté et la non-prolifération nucléaire.
Le projet européen EU-CONVERSION vise à développer de nouveaux combustibles pour convertir des réacteurs de recherche utilisant actuellement de l'uranium hautement enrichi. Cette initiative, soutenue par des institutions scientifiques et des industriels, représente un enjeu clé pour la sûreté et la non-prolifération nucléaire.
Le développeur français de micro-réacteurs Naarea a lancé son centre de tests industriels, l'I-Lab, destiné à valider les composants et technologies de son réacteur XAMR à sels fondus. Cette infrastructure de 2400 m² marque une nouvelle étape dans l’industrialisation de cette technologie.
Le développeur français de micro-réacteurs Naarea a lancé son centre de tests industriels, l'I-Lab, destiné à valider les composants et technologies de son réacteur XAMR à sels fondus. Cette infrastructure de 2400 m² marque une nouvelle étape dans l’industrialisation de cette technologie.
Le gouvernement britannique assouplit les restrictions pour la construction de centrales nucléaires, notamment les petits réacteurs modulaires (SMR). Cette technologie, encore en développement, attire plusieurs entreprises mais soulève des défis techniques et financiers.
Canadian Nuclear Laboratories (CNL) élargit son programme d’implantation de technologies énergétiques pour inclure la fusion, l’hydrogène et le stockage par batteries. Cette initiative vise à attirer des investisseurs et des industriels pour accélérer le développement et la commercialisation de nouvelles solutions énergétiques au Canada.
Canadian Nuclear Laboratories (CNL) élargit son programme d’implantation de technologies énergétiques pour inclure la fusion, l’hydrogène et le stockage par batteries. Cette initiative vise à attirer des investisseurs et des industriels pour accélérer le développement et la commercialisation de nouvelles solutions énergétiques au Canada.
Le nouveau gouvernement belge dirigé par Bart De Wever prévoit d’étendre la capacité nucléaire du pays à 8 gigawatts, incluant la prolongation de réacteurs existants et la construction de nouvelles unités. Cette décision implique une révision de la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire.
Le nouveau gouvernement belge dirigé par Bart De Wever prévoit d’étendre la capacité nucléaire du pays à 8 gigawatts, incluant la prolongation de réacteurs existants et la construction de nouvelles unités. Cette décision implique une révision de la loi de 2003 sur la sortie du nucléaire.
Le gouvernement indien envisage d’amender l’Atomic Energy Act pour faciliter l’entrée du secteur privé dans le nucléaire civil. Tata Power suit ces évolutions de près, notamment pour le développement des petits réacteurs modulaires (SMR), une technologie encore en phase de recherche.
Le gouvernement indien envisage d’amender l’Atomic Energy Act pour faciliter l’entrée du secteur privé dans le nucléaire civil. Tata Power suit ces évolutions de près, notamment pour le développement des petits réacteurs modulaires (SMR), une technologie encore en phase de recherche.

Publicite