Le Royaume-Uni réforme sa régulation nucléaire pour réduire les coûts de construction

Londres engage une refonte réglementaire complète de son industrie nucléaire afin de raccourcir les délais d’autorisation, d’élargir le nombre de sites exploitables et d’abaisser les coûts liés à la construction et au financement des projets.

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Le gouvernement britannique restructure son cadre réglementaire nucléaire à la suite des conclusions du Nuclear Regulatory Taskforce, qui a identifié le Royaume-Uni comme le pays le plus cher au monde pour construire une centrale. Cette réforme, qualifiée de « reset radical » par ses auteurs, vise à réduire les coûts d’investissement, à accélérer les délais de planification et à permettre une industrialisation à grande échelle autour de réacteurs pressurisés européens (EPR) et de petits réacteurs modulaires (SMR).

L’Office for Nuclear Regulation (ONR) et plusieurs agences environnementales pourraient être fusionnés au sein d’une commission unique, conçue comme un guichet réglementaire centralisé. Ce changement vise à éliminer les doublons entre les processus d’évaluation de sûreté, d’impact environnemental et d’autorisations de planification. Le coût réglementaire total, incluant la conception, la construction, l’exploitation et la déconstruction, est estimé à plusieurs dizaines de milliards de livres sur le cycle de vie des projets.

Une planification plus souple et un élargissement du foncier nucléaire

L’actualisation du National Policy Statement for Nuclear Power Generation met fin à la liste fermée de huit sites pré-autorisés, adoptée en 2011. Les nouvelles règles intègrent désormais les technologies SMR et AMR (réacteurs modulaires avancés), permettant leur implantation sur des zones industrielles, des sites désaffectés et des espaces proches de la demande, comme les centres de données ou les pôles d’hydrogène.

Le site de Wylfa, au pays de Galles, a été retenu pour accueillir le premier parc SMR de Rolls-Royce, marquant le début d’un processus de sélection plus étendu. Great British Energy – Nuclear (GBE-N) a reçu mandat pour proposer, d’ici l’automne 2026, une liste de nouveaux sites capables d’accueillir au moins un réacteur gigawatt, y compris en Écosse, en dépit de l’opposition du gouvernement écossais.

Réduction ciblée des contraintes environnementales

Le rapport Fingleton propose de revoir le rapport coût-bénéfice de certaines normes environnementales, notamment celles liées à la protection de la faune marine. À Hinkley Point C, les surcoûts associés aux dispositifs de sauvegarde des poissons sont estimés à plusieurs centaines de millions de livres. Une option étudiée consiste à substituer certaines exigences physiques par des mécanismes de compensation environnementale financés par un nature fund dédié.

La possibilité d’implanter des réacteurs à proximité de zones urbaines, aujourd’hui limitées par des contraintes de zonage, est également étudiée. Cette évolution réglementaire vise à rapprocher la production de la consommation finale, en particulier pour des usages industriels à forte intensité électrique, et à réduire les investissements requis en infrastructures de transport.

Centralisation institutionnelle et hiérarchisation des projets

Le Advanced Nuclear Framework adopté dans le cadre du Spending Review formalise une répartition des rôles : GBE-N filtre et évalue les projets, le National Wealth Fund (NWF) étudie les prises de participation, et le Department for Energy Security and Net Zero (DESNZ) conçoit les mécanismes de soutien financier, incluant le modèle RAB (base d’actifs régulés) et les contrats pour différence (CfD).

GBE-N devient l’interlocuteur exclusif pour tout projet nucléaire souhaitant bénéficier d’un soutien de l’État. Cette centralisation vise à réduire les délais d’évaluation, harmoniser les critères d’analyse et accroître la lisibilité du pipeline d’investissement pour les acteurs financiers.

Impacts opérationnels et tensions politiques

La mise en œuvre des réformes réglementaires soulève plusieurs enjeux. À court terme, la transition entre l’ancien et le nouveau cadre pourrait ralentir l’instruction de certains projets, créant un déséquilibre de traitement entre développeurs. La mise en place de la nouvelle commission de régulation, annoncée sous trois mois, implique une réorganisation profonde de la gouvernance du secteur.

Sur le plan politique, l’inclusion de sites potentiels en Écosse dans les appels à manifestation d’intérêt, malgré les compétences dévolues en matière de planification territoriale, pourrait entraîner des contentieux. Par ailleurs, les ajustements proposés aux normes environnementales ont suscité l’opposition de plus de 25 organisations civiles, qui craignent un affaiblissement des garanties de sûreté et de transparence.

Vers une baisse du coût du capital nucléaire

Le gouvernement estime que la simplification réglementaire pourrait réduire significativement le coût actualisé de l’électricité produite par les futurs projets. À titre de comparaison, Hinkley Point C, construit sous le régime CfD, repose sur un tarif garanti de £92.50/MWh indexé sur l’inflation, tandis que Sizewell C, financé en partie par le modèle RAB, vise un coût inférieur de 20 à 25 %, grâce à une rémunération anticipée et à une moindre prime de risque.

Une réglementation plus lisible pourrait également améliorer la bancabilité des projets SMR, dont le coût unitaire reste élevé à ce stade. Rolls-Royce vise un coût cible de £1,8 à £2 Mds par unité de 470 MWe, sous réserve d’un pipeline de commandes domestiques suffisant pour justifier la construction de l’usine de modules prévue en 2026.

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