L’énergéticien Électricité de France (EDF) a conclu un contrat d’approvisionnement à long terme en électricité nucléaire avec Verkor, fabricant français de batteries, pour une durée de douze ans. L’accord prévoit l’allocation à Verkor de 33 mégawatts de puissance électrique à partir du parc nucléaire actuellement en exploitation par EDF.
Le contrat, structuré sous le modèle de « Contrat d’Accès à la Production Nucléaire » (CAPN), entrera en vigueur en 2028 et prendra fin en 2039. Il implique un partage des coûts et des risques liés aux volumes effectivement produits. Ce mécanisme permet de fixer des prix sur le long terme, indépendamment des fluctuations du marché de gros, tout en engageant le client industriel à participer aux risques opérationnels du parc nucléaire.
Stabilisation des coûts pour Verkor
La société Verkor, fondée en 2020 et basée à Grenoble, considère cette signature comme stratégique pour sécuriser une part significative de ses besoins en électricité. Selon l’entreprise, la visibilité sur les prix de l’énergie obtenue grâce à cet accord constitue un facteur clé pour ses investissements futurs. Le contrat intervient à un moment charnière pour Verkor, dont la première Gigafactory située à Bourbourg, près de Dunkerque, doit être inaugurée le 11 décembre.
La capacité annuelle de l’usine est annoncée à 16 gigawattheures. Les premières cellules de batteries devraient être commercialisées début 2026. Ce contrat énergétique à long terme est destiné à accompagner cette montée en puissance industrielle en garantissant une fourniture électrique constante.
Déploiement élargi des CAPN par EDF
Les contrats CAPN, historiquement réservés aux très grands consommateurs électro-intensifs, sont désormais accessibles à un panel plus large d’entreprises industrielles. EDF avait indiqué en novembre avoir conclu 11 contrats de long terme, dont 7 sous forme de CAPN, et mentionnait l’existence de nombreuses négociations en cours, notamment avec des groupes tels qu’ArcelorMittal.
Cette stratégie s’inscrit dans une volonté de renforcer la compétitivité énergétique des industriels français sur la durée, tout en optimisant l’utilisation des capacités existantes du parc nucléaire. Les modalités spécifiques de chaque contrat varient, mais tous reposent sur une logique de co-engagement entre EDF et les entreprises signataires.