Tohoku Electric Power initie le chargement de combustible dans le réacteur de l’unité 2 de la centrale nucléaire d’Onagawa, située dans la préfecture de Miyagi. Ce réacteur, d’une capacité de 796 MWe, est à l’arrêt depuis 2010 à la suite du séisme et du tsunami de 2011. La décision de redémarrage intervient après de longues procédures d’évaluation de sûreté par la Nuclear Regulation Authority (NRA), qui a validé les mesures de mise en conformité avec les nouvelles normes de sûreté introduites en 2013. Le chargement de combustible, débuté le 3 septembre 2024, représente l’une des dernières étapes avant la remise en marche de l’unité.
Depuis l’approbation finale de la NRA en février 2020, Tohoku Electric Power a mis en œuvre des améliorations substantielles sur le site, allant des renforcements de l’infrastructure aux systèmes de refroidissement de secours. Ces travaux visent à garantir que la centrale puisse répondre efficacement à toute éventualité, s’inscrivant dans une approche plus stricte de gestion des risques.
Défis Techniques et Stratégie de Sécurité
Le processus de redémarrage à Onagawa 2 se déroule sous haute surveillance, avec un accent mis sur la sécurité et le respect des normes. Tohoku Electric Power a ajusté ses calendriers, repoussant le chargement initialement prévu en juillet 2024 à septembre 2024, afin d’assurer que chaque aspect technique soit minutieusement vérifié. Ce décalage a également repoussé la date de reprise de la production d’électricité à novembre 2024, montrant la priorité accordée à la sécurité opérationnelle.
L’entreprise se concentre sur une communication active avec les autorités locales et les parties prenantes pour maintenir la transparence et gérer les attentes. L’implication des autorités locales et des experts externes dans le processus de validation des améliorations est cruciale pour renforcer la légitimité de l’opération et répondre aux préoccupations liées à la sécurité nucléaire, un sujet particulièrement sensible au Japon.
Contexte de Résilience et Conséquences pour le Secteur
Onagawa, bien que proche de l’épicentre du séisme de 2011, a démontré une certaine robustesse face aux catastrophes naturelles. Si quatre des cinq lignes électriques externes ont été endommagées, la ligne restante a permis de maintenir un refroidissement sécurisé des réacteurs. Le site, situé sur un talus de plus de 14 mètres au-dessus du niveau de la mer, a été conçu pour minimiser les risques liés aux tsunamis, même si certaines inondations ont été enregistrées dans les sous-sols de l’unité 2.
Le redémarrage d’Onagawa 2 représente un tournant pour l’industrie nucléaire japonaise, car il est l’un des premiers réacteurs à reprendre ses opérations sous les nouvelles normes de sécurité. Ce retour en ligne peut influencer d’autres exploitants sur la faisabilité d’une reprise d’activités nucléaires dans un contexte post-Fukushima, où les coûts de mise à niveau et les exigences de sécurité sont des enjeux majeurs. Les implications sont significatives pour la politique énergétique nationale, notamment dans le cadre de la diversification du mix énergétique pour réduire la dépendance aux importations d’énergies fossiles.
Enjeux Économiques et Perspectives Réglementaires
Pour Tohoku Electric Power, la réussite de cette phase de redémarrage est essentielle pour valider les investissements réalisés dans la modernisation de ses installations nucléaires. Le respect des nouvelles régulations de la NRA est non seulement un impératif de conformité mais aussi un enjeu stratégique pour rester compétitif dans un marché de l’énergie en mutation. Les opérateurs doivent désormais naviguer entre des coûts croissants de maintenance, des exigences de sûreté plus strictes, et un cadre réglementaire en constante évolution.
Dans ce contexte, l’évolution des politiques énergétiques au Japon et l’accent mis sur la sûreté nucléaire continuent de définir le paysage pour les prochaines années. Le cas d’Onagawa 2 servira de baromètre pour évaluer la capacité des centrales nucléaires japonaises à se conformer aux nouvelles normes et à regagner la confiance du public et des investisseurs.
