Veolia a annoncé mercredi un chiffre d’affaires en hausse de 15,7% sur neuf mois, tiré par toutes ses activités (eau, déchets, énergie), et affiche sa confiance pour la suite, visant le haut de la fourchette de ses objectifs annuels.
Le géant des services à l’environnement, qui a absorbé une grande partie de son rival Suez fin janvier, a engrangé sur ces neuf mois 30,713 milliards d’euros de revenus, soit +13,2% à périmètre et changes constants sur un an.
Son activité est en partie protégée de l’inflation par des contrats indexés sur la hausse des coûts.
L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) de Veolia est en croissance organique de 5,2%, à plus de 4,5 milliards d’euros, dans le haut de la fourchette visée de +4% à +6%, selon ce bilan, qui au troisième trimestre n’inclut pas le résultat net.
“Après un excellent premier semestre en forte croissance, à la fois en termes de chiffres d’affaires et de résultats, Veolia a poursuivi sur sa lancée au troisième trimestre”, a commenté sa directrice générale, Estelle Brachlianoff, arrivée aux commandes en juillet.
“Nos modèles d’indexation tarifaire, auprès de nos clients municipaux, ainsi que notre stricte discipline en termes de prix chez nos clients industriels, nous ont permis d’absorber la hausse des coûts liée à
l’accélération de l’inflation et de réaliser une solide croissance de nos résultats”, a-t-elle relevé.
Soulignant “l’avance” dans les “synergies” (immobilier, achats etc) permises par la reprise d’environ 60% des activités de Suez, mais aussi “la rapidité et la fluidité avec lesquelles les équipes de Veolia et de Suez se sont rapprochées”, elle a dit sa “grande confiance pour 2022, 2023 et même les années suivantes”.
Entre crise de l’énergie et sécheresses estivales intenses, cette année aura aussi renforcé la prise de conscience sur le besoin de préserver les ressources, dit-elle, constatant un intérêt nouveau pour le
recyclage/réutilisation des eaux usées (“ré-ut”) notamment en France où ce système est peu développé.
En France, “avant cet été, assez peu de gens étaient intéressés par la Ré-ut. Depuis, cela a changé du tout au tout”, dit-elle.
Cette technique ne concernera pas forcément tout de suite l’eau potable (comme c’est déjà le cas dans d’autres pays depuis des années), mais au moins “on peut commencer par ce qui est le plus simple: irrigation des champs, arrosage des espaces publics, des golfs… Avec ces usages, on a déjà de quoi faire pendant quelques années”.
Veolia voit aussi un grand potentiel dans l’énergie, avec la méthanisation des boues des stations d’épuration, le biogaz lié à la dégradation des déchets organiques ou encore la valorisation des déchets non recyclables incinérés – qui par exemple “chauffent 30.000 familles à Lille” via le réseau de chaleur.
“Et on peut faire plus”, décrit Mme Brachlianoff.
Autre axe de développement à forte valeur ajoutée pour le groupe, le traitement des déchets industriels et dangereux.
Il vient d’annoncer un accord à Abou Dhabi pour traiter les déchets de la plus grande raffinerie du Moyen-Orient.