TotalEnergies, quatrième major pétrogazière mondiale, clôture le second trimestre avec une diminution de 7% de son bénéfice net, atteignant 3,8 milliards d’euros. Cette baisse s’explique par la réduction des marges de raffinage et la diminution des ventes et des prix du gaz, ce qui a conduit à des résultats inférieurs aux prévisions des analystes.
Le bénéfice net du premier semestre s’établit à 9,5 milliards de dollars, marquant une légère baisse de 1% par rapport à l’année précédente. Les attentes des analystes, selon les consensus de FactSet et Bloomberg, étaient d’un bénéfice trimestriel de 4,9 milliards de dollars, ce qui n’a pas été atteint.
Baisse des marges et performance opérationnelle
TotalEnergies est impacté par une baisse des marges de raffinage ainsi qu’une performance opérationnelle en retrait dans le secteur prioritaire du gaz naturel liquéfié (GNL), notamment en Europe où la demande a diminué. La banque RBC a qualifié ces résultats de « décevants » en raison de la faiblesse du raffinage, des produits chimiques, et de l’augmentation des coûts de l’entreprise.
Malgré une baisse de 15% du bénéfice semestriel net ajusté (hors éléments exceptionnels), TotalEnergies reste confiant et propose un deuxième acompte sur dividende de 0,79 euro, en hausse de 7% par rapport à 2023. De plus, des rachats d’actions jusqu’à 2 milliards de dollars sont autorisés pour le troisième trimestre.
Stratégie de transition et investissements
Le PDG Patrick Pouyanné, reconduit pour un quatrième mandat, réaffirme l’engagement du groupe dans une « stratégie de transition équilibrée », combinant pétrole, gaz et électricité renouvelable. TotalEnergies prévoit des investissements nets de 17 à 18 milliards de dollars en 2024, dont 5 milliards dédiés à l’électricité.
Pouyanné avait suggéré un déménagement de la cotation principale du groupe à New York, face à la frilosité des investisseurs européens. Une commission sénatoriale française a alors proposé une « golden share » pour permettre à l’État de surveiller les évolutions actionnariales, proposition rejetée par Pouyanné pour des raisons juridiques.
Projets et diversification
En dépit des critiques pour ses activités fossiles, TotalEnergies poursuit plusieurs projets de croissance de production de pétrole et de gaz en Angola, au Brésil, à Oman et au Nigeria. Parallèlement, le groupe se diversifie dans l’électricité, avec des acquisitions récentes de centrales à gaz au Texas et au Royaume-Uni, ainsi que des projets éoliens et de stockage par batteries en Allemagne.
TotalEnergies a réalisé un bénéfice record de 21,4 milliards de dollars en 2023 et de 20,5 milliards de dollars en 2022, années marquées par la flambée des prix des hydrocarbures suite à l’invasion russe en Ukraine. Bien que les prix du pétrole se maintiennent au-dessus de 80 dollars le baril, ceux du gaz ont chuté à environ 30 euros le mégawattheure, une baisse de 40% sur un an.
Les stratégies financières et opérationnelles de TotalEnergies, malgré les défis actuels, démontrent sa capacité à s’adapter et à naviguer dans un environnement énergétique en mutation. Le groupe continue de jongler entre ses engagements envers les énergies fossiles et sa transition vers des sources d’énergie plus durables, tout en assurant des rendements attractifs pour ses actionnaires.