La société énergétique américaine Schlumberger a déclaré qu’elle ne se porterait pas candidate aux appels d’offres pétroliers et gaziers du Kurdistan irakien. L’entreprise ne veut pas se positionner sans l’accord de Bagdad.
Schlumberger veut se conforter à la loi de l’État irakien
Cette volonté fait suite à une décision de la Cour suprême fédérale d’Irak. En février, la Cour a jugé inconstitutionnelle une loi sur le pétrole et le gaz régissant l’industrie au Kurdistan. Elle a donc exigé que les autorités kurdes redonnent la main à l’État irakien.
Schlumberger ne fait que suivre cette sentence. La décision du tribunal de Bagdad a exacerbé les tensions entre le gouvernement irakien et le gouvernement régional kurde. En mai, Bagdad a tenté de faire signer aux entreprises qui opèrent au Kurdistan un contrat avec l’entreprise publique SOMO. Ce contrat se substituant à celui signé avec le gouvernement régional kurde.
Dans une lettre envoyée au ministre du pétrole Ihsan Abdul Jabbar Ismail au nom de Schlumberger, la société a déclaré qu’elle s’engageait à opérer en conformité avec la décision.
Le Kurdistan développe ses infrastructures
Le Kurdistan a développé des ressources pétrolières et gazières indépendamment du gouvernement fédéral. Puis, en 2007, la région autonome a promulgué sa propre loi établissant qu’elle administrerait elle-même ces ressources.
La décision de la Cour suprême fédérale a ainsi déclaré invalides les contrats pétroliers conclus par le gouvernement régional du Kurdistan avec des compagnies pétrolières. L’arrêt stipule également que le ministère du pétrole doit être autorisé à vérifier tous les accords conclus par le gouvernement régional du Kurdistan.
Pendant ce temps, le gouvernement régional du Kurdistan continue d’exporter du pétrole via le port de Ceyhan en Turquie. Mais la décision de Schlumberger pourrait faire des émules et obliger le Kurdistan à une renégociation avec l’État irakien.