Les grévistes de Storengy, filiale d’Engie, ont reconduit lundi leur mouvement de grève jusqu’à la fin de la semaine, alors qu’ils réclament des augmentations de salaires pour compenser l’inflation, sujet abordé lundi après-midi lors d’une nouvelle réunion avec la direction, a-t-on appris auprès de l’intersyndicale.
Celle-ci craint des “représailles” pour les salariés grévistes, indiquant avoir assisté à des “constats d’huissiers nominatifs”, alors que l’exécutif a indiqué ce week-end craindre une coupure totale des approvisionnements russes, rendant plus crucial que jamais l’objectif de remplissage à “près de 100%” des capacités de stockage de gaz nationales d’ici au début de l’automne.
“On a décidé, si on n’a pas d’avancée salariale, de bloquer jusqu’à la fin de la semaine”, a indiqué à l’AFP Frédéric Ben, délégué syndical CGT Engie, à l’issue d’une assemblée générale lundi matin.
Des ralentissements sporadiques des opérations de stockage ont eu lieu lundi matin, sur certains sites, selon M. Ben. “Ca commence à s’échauffer, la direction a décidé de faire des constats d’huissier nominatifs”, a-t-il ajouté, craignant des “représailles” envers les grévistes.
Une nouvelle réunion de négociations était programmée selon lui à 14H00, ce qu’a confirmé la direction de Storengy, contactée par l’AFP, sans plus de précisions dans l’immédiat.
Les grévistes attendent une hausse des salaires
Lors d’une réunion vendredi, l’intersyndicale, qui réclame 15% d’augmentation pour tous les salariés, a proposé une augmentation de 2,3% pour l’ensemble des salariés et 5% pour les bas salaires, avant une nouvelle augmentation de 5% en 2023, a indiqué M. Ben, selon qui la direction a proposé vendredi 2,3% d’augmentation pour les bas salaires (200 salariés sur 680), en prenant sur l’enveloppe de 2023.
Storengy a expliqué, de son côté, avoir proposé une “prime trajet” pour les salariés devant se déplacer sur les sites, avec effet rétroactif au 1er janvier (soit en moyenne 350 euros/an), et pour tous une prime “pouvoir d’achat” représentant 1,15% du salaire annuel.
Cette grève s’inscrit dans un mouvement plus large des industries électriques et gazières pour les salaires, auquel le patronat a répondu en proposant un accord que les quatre syndicats de branche représentatifs ont refusé de signer le 8 juillet. Le patronat proposait une augmentation de 1% du salaire national de base et une prime de 400 euros.