Les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis ont augmenté la semaine dernière, selon les chiffres publiés mercredi par l’EIA, un chiffre relativisé par la nouvelle diminution très marquée des réserves stratégiques (-7,7 millions de barils).
Durant la semaine achevée le 10 juin, les stocks commerciaux d’or noir se sont accrus de 1,9 million de barils en net, alors que les analystes attendaient une contraction de 2,2 millions, pour s’établir à 418,7 millions. Mais les réserves stratégiques, qui ont diminué de plus de 100 millions de barils sur un an, sont au plus bas depuis plus de 35 ans.
En réunissant stocks commerciaux et réserves stratégiques, l’or noir stocké aux États-Unis a diminué de 5,8 millions de barils.
Cette contraction est notamment liée au bond des exportations de brut (+66%) par rapport à la semaine précédente. Du côté des produits raffinés, les exportations ont aussi augmenté, tandis que les importations freinaient brutalement (-33% par rapport à la moyenne des quatre semaines précédentes).
Outre la hausse des stocks commerciaux, l’autre surprise est venue de la baisse des réserves d’essence (-700.000 barils), alors que le marché prévoyait une hausse (+500.000). La semaine dernière, la demande d’essence est restée au-dessus du seuil symbolique de 9 millions de barils par jour, stable par rapport à la moyenne des quatre semaines précédentes.
Autre fait notable, après quatre semaines de statu quo, la production américaine est légèrement repartie, à 12 millions de barils par jour, contre 11,9. Alors que les stocks sont faibles et que la demande se maintient, le taux d’utilisation des raffineries a reculé, à 93,7% contre 94,2% la semaine précédente.
Pour John Kilduff, d’Again Capital, le rapport publié mercredi contenait des éléments de nature à soutenir les cours, mais aussi d’autres, comme la hausse de la production ou celle des stocks commerciaux, à même de les faire baisser.
Après avoir chuté immédiatement après la publication, les prix ont ensuite limité leur baisse. Vers 15H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, cédait 0,35% à 120,74 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet, perdait 0,76%, à 118,02 dollars.
“La demande d’essence est restée au-dessus de 9 millions de barils par jour, c’est très élevé”, a noté John Kilduff. “Cela va continuer à mettre les raffineurs sous pression.”
À ce stade, malgré les prix records de l’essence, “la consommation demeure très solide. Il faudrait qu’elle descende en dessous de 9 millions de barils pour qu’on commence à croire à un effritement de la demande” liée aux prix. “On n’en est pas là.”