La Banque européenne de reconstruction et développement (Berd) va prêter jusqu’à 300 millions d’euros au groupe public ukrainien gazier Naftogaz pour l’aider à “compenser la perte de production de gaz naturel ayant suivi l’invasion de l’Ukraine” par la Russie.
Assurer la résilience de l’Ukraine
Au total, la compagnie “vise une levée de fonds allant jusqu’à 1 milliard d’euros. L’objectif est d’acheter jusqu’à un milliard de mètres cubes de gaz, afin de s’assurer qu’il y a assez de gaz dans le système pour l’automne”, précise la Berd mardi dans un communiqué.
L’objectif est de “fournir du chauffage pour les habitants et l’économie de l’Ukraine”, a commenté Alain Pilloux, l’un des responsables de la Berd.
Iouri Vitrenko, directeur général de Naftogaz, cité dans le communiqué, a estimé que le prêt de 300 millions d’euros va “sans aucun doute contribuer à la résilience de l’Ukraine”.
“Ce prêt s’inscrit dans le cadre d’un milliard d’euros de financements que la Berd compte faire cette année en Ukraine, en coopération avec des donateurs et partenaires, pour soutenir l’économie du pays”, précise l’institution.
Les actionnaires de la Berd garantissent les deux tiers de ce prêt, soit 200 millions d’euros. Le reste est garanti par l’Etat ukrainien. M. Vitrenko avait averti fin avril qu’un tiers du gaz exporté de Russie vers l’Union européenne risquait d’être perdu en raison de la guerre en Ukraine.
La Berd avait indiqué en mai qu’elle avait levé 1 milliard d’euros pour aider l’Ukraine. S’ajoute à cela, 2 milliards d’euros d’un “fonds de résilience”, déjà débloqués au début de l’invasion russe en Ukraine.
Elle prévoit une contraction massive de 30% de l’économie ukrainienne en 2022 à cause de l’invasion russe, en se fondant sur l’hypothèse d’un conflit qui s’arrêterait cet été. La Banque mondiale est encore plus pessimiste et anticipe une chute de 45%.